Secrets révélés

Hitler protecteur de l’Islamisme

Quand les nazis prétendaient que le Coran annonçait la venue d’Hitler !

Alors que, dans « Mein Kampf », Hitler évoque l’infériorité raciale des peuples non européens, pendant la dernière guerre, la propagande allemande en Afrique du Nord tentait de le présenter comme « le protecteur de l’islam ».

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands s’étaient attaché les services de quelques religieux qui appelaient les musulmans de l’ex-Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et des Balkans à rejoindre le Reich.

Le Croissant et la Croix gammée, paru en 1990, montre également le grand mufti en train de passer en revue des Waffen-SS bosniaques, tout en faisant le salut nazi*.


Mais de là à imaginer que la propagande allemande à destination du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord était allée jusqu’à promouvoir un Adolf Hitler grand protecteur de l’islam. Et à diffuser sur les ondes une chanson qui scandait « Allah au ciel, Hitler sur terre »…

« Achever le travail du prophète »

C’est ce que nous révèle David Motadel, professeur d’histoire internationale à la London School of Economics and Political Science, dans l’ouvrage Les Musulmans et la Machine de guerre nazie, qui vient d’être traduit en français**.

David Motadel est déjà l’auteur d’Islam and Nazi Germany’s War.

Il raconte que Heinrich Himmler, l’un des plus hauts dignitaires du IIIe Reich, donna l’ordre à l’Office central de la sécurité de « trouver quels passages du Coran fournissent aux musulmans un fondement à l’opinion selon laquelle le Führer était déjà prédit dans le Coran et [avait] reçu l’autorisation d’achever le travail du prophète ».


Les experts de la section Orient de l’Office central de la sécurité du Reich finissent par lui répondre que Hitler ne pouvait tout de même pas être décrit comme un prophète.

En revanche, pourquoi ne pas le présenter en « Issa » (Jésus), dont le retour était « prédit dans le Coran et qui, à l’instar du chevalier George, triomphe du géant Dajjal, roi des juifs, à la fin du monde ».

Radio Berlin appelle à tuer les juifs

Cette propagande est bien évidemment liée à l’arrivée en 1941 de l’Afrika Korps de Rommel en Afrique du Nord, venue à la rescousse des troupes italiennes (qui occupaient un territoire correspondant à l’actuelle Libye), de plus en plus en difficulté face aux Britanniques.

Les Allemands se battent en Tunisie, en Libye, passent la frontière égyptienne et arrivent en juillet 1942 dans le désert à 250 kilomètres du Caire.

La campagne anti-juive devient virulente.

Le présentateur arabe de Radio Berlin affirme que les juifs fuient le pays et déclare:

« Nous remercions Dieu de purifier l’Égypte de ces reptiles venimeux. » Il va jusqu’à inciter ses auditeurs à la violence : « Tuez les juifs avant qu’ils ne vous tuent. »

Mohammed V contre les lois anti-juives

Malgré la montée de l’opposition au sionisme dans cette région, liée à l’arrivée massive de juifs en Palestine, David Motadel constate qu’il n’y a pas eu d’émeutes majeures contre les juifs pendant la guerre.

De leur côté, les troupes allemandes n’ont pas eu le temps d’organiser l’extermination de la population juive, car, après leurs premiers succès, à partir de 1943, les militaires britanniques reprennent le dessus.

Le sultan du Maroc, Mohammed V, s’oppose même aux lois anti-juives promulguées par le gouvernement de Vichy.

En Algérie, une partie des dignitaires musulmans « se montra également solidaire de la population juive », lit-on dans Les Musulmans et la Machine de guerre nazie.

Les Frères musulmans financés par l’Axe

Finalement, les tentatives allemandes d’utiliser la religion pour nourrir l’effort de guerre en Afrique du Nord ont échoué. Est-ce très étonnant? Les Arabes n’étaient-ils pas, aux yeux des nazis, des sémites, au même titre que les juifs? Hitler, le premier, insistait sur l’infériorité raciale des peuples non européens.

En revanche, en Égypte, l’organisation des Frères musulmans exprimait de la sympathie pour l’Axe.

Dès les années 1930, « la délégation allemande au Caire avait même soutenu financièrement les Frères musulmans », révèle David Motadel.

Certains de ses membres auraient distribué des tracts favorables aux Allemands au moment où les troupes de Rommel marchaient sur Le Caire.

Un court instant placé en garde à vue, Hassan el-Banna, le fondateur de la Confrérie, s’en était sorti en déclarant publiquement qu’il faisait « allégeance aux autorités en place ».

* Roger Faligot et Rémi Kauffer, Albin Michel.
** Éditions La Découverte, 435 pages.

Quand les Frères musulmans égyptiens s’inspiraient de l’Allemagne nazie

Dans « Le Fascisme islamique », le Germano-Égyptien Hamed Abdel-Samad révèle que les Frères musulmans cherchaient à faire croire aux Égyptiens que Hitler s’était converti à l’islam et qu’il se faisait appeler Hadj Mohamed Hitler.

En 1990, l’ouvrage Le Croissant et la Croix gammée jetait sous les projecteurs un personnage sulfureux, Amin al-Husseini, l’ancien mufti de Jérusalem. Accueilli par le Führer durant la Seconde Guerre mondiale, il animait une radio en arabe en Allemagne, incitant les musulmans, et notamment les Bosniaques, à rejoindre les divisions SS.

Dans Le Fascisme islamique (1), le politologue Hamed Abdel-Samad, né en Égypte, chercheur en Allemagne depuis deux décennies, nous apprend que le fondateur des Frères musulmans, Hassan al-Banna, avait entretenu des relations suivies avec Amin al-Husseini dès 1927. Quand le mufti de Jérusalem, poursuivi comme un criminel de guerre, parvient à se réfugier en Égypte en 1946, Hassan al-Banna l’accueille, chantant très haut ses louanges :

« La valeur du mufti est égale à celle d’une nation entière. […] Ce héros, oui, ce héros qui a défié un empire et combattu le sionisme avec l’aide de Hitler et de l’Allemagne. L’Allemagne et Hitler ne sont plus, mais Amin al-Husseini poursuivra le combat. »

La guerre contre les Britanniques

S’appuyant sur des sources en allemand et en arabe, Hamed Abdel-Samad insiste sur l’immense admiration qu’Hassan al-Banna vouait à Hitler et à Mussolini.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le fondateur des Frères musulmans écrit que « Hitler et Mussolini ont conduit leur pays vers l’unité, la discipline, le progrès et le pouvoir. […] Dès que le Führer ou le Duce parlait, l’humanité, oui, l’univers obéissait, avec un profond respect. »

Dans leurs publications, les Frères musulmans font croire que le dictateur allemand s’est converti à l’islam et qu’il a entrepris un pèlerinage secret à La Mecque, d’où son nouveau nom, Hadj Mohamed Hitler…

Cette proximité « intellectuelle » nauséabonde peut s’expliquer par l’hostilité commune des nazis et des Frères musulmans vis-à-vis des Britanniques (qui occupaient alors l’Égypte) et des juifs.

Plus mesuré, l’ouvrage Les Frères musulmans, paru en 2003, souligne que la Confrérie éprouvait « des sympathies pour les ennemis des Anglais ». Hassan al-Banna affirmait que la guerre « est une obligation présente pour les Égyptiens face à la puissance coloniale britannique ».

Toutefois, les deux auteurs de ce livre assurent que le fondateur des Frères musulmans ne s’affichait pas en tant que « pro-nazi ».

Divergences interdites entre les Frères

De son côté, l’Égyptien Amr Elshobaki, titulaire d’un doctorat en sciences politiques obtenu à la Sorbonne, auteur du livre Les Frères musulmans des origines à nos jours, insiste sur l’antisémitisme des Frères qui déposaient « des bombes et des colis piégés dans de nombreux lieux du Caire, visant Juifs égyptiens et commerces juifs » (3). Pour eux, tous les Juifs du monde, y compris les Juifs égyptiens, « devinrent de la sorte des opposants ou des ennemis pour les Frères ».

Par ailleurs, le système de pensée globale des Frères est effectivement très semblable à celui développé par les nazis et les fascistes :

« Ce système ne reconnaît pas la possibilité de divergences entre les membres du mouvement, car tous doivent suivre une seule et même opinion, et celui qui se rebelle contre le mouvement mérite isolement et mépris. »

Mais y avait-il des contacts entre les nazis et la Confrérie? Jusqu’à présent, ce sujet n’avait pas été sérieusement abordé dans les recherches consacrées aux Frères musulmans et à leur fondateur Hassan al-Banna, assassiné en 1949.

Selon Le Fascisme islamique, des documents des services secrets britanniques attesteraient que des liens entre les services secrets nazis et des représentants de la Confrérie en Égypte « avaient été établis dans l’intention d’affaiblir les Anglais en Afrique du Nord ».

« Punir les juifs de leur corruption »

L’organisation spéciale de la Confrérie, encore appelée l’appareil militaire, s’inspire fortement du service de sécurité nazi et de la Gestapo.

« Nombre d’experts voient dans la formation de l’armée parallèle professionnelle, ainsi que dans les solides structures de l’organisation et des services secrets, un indice de la coopération avec des services secrets étrangers », écrit Hamed Abdel-Samad. Toutefois, l’auteur n’apporte pas de preuves concrètes que l’Allemagne de Hitler ou l’Italie de Mussolini ont procuré de l’argent et (ou) des armes aux Frères musulmans.

Les propos d’Hassan al-Banna, prononcés dans les années 40, doivent être remis dans leur contexte. Aujourd’hui, la grande majorité des membres de la Confrérie n’approuve vraisemblablement pas cette apologie du nazisme.

Il n’empêche, le prédicateur Youssef Qaradawi, théologien de référence des Frères musulmans, réfugié au Qatar, déclarait le 30 janvier 2009 sur la chaîne Al Jazeera :

« Tout au long de leur histoire, Allah a imposé [aux juifs] des personnes qui les punissaient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. […] C’est un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par les mains des croyants »…

(1) Grasset. Best-seller publié en Allemagne en 2014, le livre est sorti en mars en France.
(2) L’Harmattan, Olivier Carré et Michel Seurat.
(3) Les Frères musulmans des origines à nos jours, Karthala, 2009

Le Moyen-Orient, terre d’asile pour nazis

Après la guerre, de nombreux fidèles du Reich ont trouvé refuge en Egypte et en Syrie. Ils ont mis leur savoir-faire au service de ces deux Etats, avec une idée fixe: anéantir Israël…

En ce début d’été 1948, la chance sourit de nouveau à Walter Rauff.

Cet ancien colonel SS, arrêté par les Alliés trois ans plus tôt, interné, puis évadé, vivote à Rome, loin de sa femme, Edith, et de leurs deux enfants, restés en Allemagne. Jardinier, puis enseignant dans un orphelinat catholique, il s’efforce de se faire oublier en attendant des jours meilleurs.

Walter Rauff

Les Syriens, eux, n’ont pas oublié le Standartenführer Rauff et ses brillants états de service: le matricule SS 290947, l’un des servants les plus dévoués de la machine de guerre nazie; un logisticien hors pair comme les aime tant le IIIe Reich.

Alors responsable de l’approvisionnement en véhicules et en munitions des Einsatzgruppen, ces escadrons de la mort qui sévissent en Europe orientale, il s’illustre en inventant les camions à gaz – parce que, dira- t-il trente ans plus tard, « fusiller les juifs était très pesant pour les hommes qui en étaient chargés « .

En 1942, il prend la tête du commando Egypte. Mission de ce groupe de 24 SS: appliquer la solution finale en Egypte, puis rayer de la carte le Yichouv, cette communauté de 500 000 juifs installés en Palestine.

A Athènes, Rauff et ses hommes attendent le signal du départ. Ils entreront en action dès que les troupes du général Erwin Rommel auront atteint Alexandrie et le canal de Suez.

Mais le fameux « Renard du désert » est stoppé net dans son élan par l’armée britannique à El-Alamein. Rauff est alors affecté en Tunisie, puis en Italie, où il dirige la Gestapo de Milan.

En juillet 1948, à Rome, sa route croise celle d’un Syrien, le Dr Jean Homsi. Sous cette identité se cache le capitaine Akram Tabarr, un agent de Damas qui a combattu au côté des soldats allemands.

Fraîchement émancipé de la tutelle française, le jeune Etat syrien veut se doter d’une armée et de services de renseignements efficaces.

Il compte sur Rauff pour recruter des spécialistes allemands parmi les anciens de la Wehrmacht, de la SS et des services de sécurité de l’Allemagne hitlérienne. Débute alors un épisode méconnu de l’après-guerre.

Des dizaines de fidèles serviteurs du Führer, dont des criminels de guerre recherchés en Europe, émigrent vers la Syrie et l’Egypte, en quête d’une nouvelle vie, d’un nouveau départ. Désireux, aussi, d’aider leurs maîtres à anéantir le jeune Etat d’Israël, né le 15 mai 1948.

C’est cette incroyable histoire que la journaliste franco-allemande Géraldine Schwarz raconte dans un documentaire magistral, Exil nazi, la promesse de l’Orient (Artline Films) doublé d’une longue enquête publiée sur le site Internet du quotidien allemand Die Welt: « Der geheime Auftrag der Nazis im Nahen Osten » (La mission secrète des nazis au Proche-Orient).

Pour les séides du Reich, « le monde arabe s’est révélé un meilleur refuge, plus sûr, que l’Amérique latine« , selon le chasseur de nazis Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon-Wiesenthal de Jérusalem.

1948: les unités syriennes sont dirigées par des Allemands

A Rome, où il orchestre les procédures de recrutement, Rauff s’installe dans un bureau discret de l’institut papal Santa Maria dell’Anima, le siège de la communauté catholique germanophone.

L’évêque autrichien Alois Hudal, recteur de l’institut et chaud partisan du national-socialisme, procure des papiers à sa cinquantaine de volontaires.

Parmi ceux-ci, le capitaine SS Franz Stangl, ex-patron des camps d’extermination de Sobibor et de Treblinka, et son adjoint à Sobibor, l’adjudant SS Gustav Wagner, alias « la Bête ».

Gustav Wagner

Alors que l’armée israélienne affronte les troupes arabes, en 1948, un de ses agents infiltré derrière les lignes syriennes envoie un étonnant message à ses supérieurs: toutes les unités combattantes sont dirigées par des Allemands !

L’Etat juif remporte cette première guerre contre ses voisins en juillet 1949. La défaite précipite un coup d’Etat en Syrie dès le mois suivant. Comme de nombreux collaborateurs du régime déchu, Rauff est prié de quitter le pays. Il met alors le cap sur l’Amérique du Sud, suivi par la plupart des hommes qu’il avait enrôlés.

D’autres les remplacent vite.

L’un des criminels de guerre nazis les plus recherchés, Alois Brunner, alias Georg Fischer, trouve refuge à Damas au début des années 1950.

Alois Brunner

Bras droit d’Adolf Eichmann et grand ordonnateur de la déportation de 128 000 juifs – dont les 44 enfants d’Izieu (Ain) -, il conseillera pendant de longues années les services secrets syriens, leur inculquant notamment les méthodes de torture des SS. Il serait mort à Damas en 2010.

C’est là, aussi, que l’ex-diplomate Franz Rademacher, responsable des questions juives au ministère des Affaires étrangères du Reich, refait sa vie sous le nom de Bartolomé Rosello.

Le plan de Madagascar était une proposition du gouvernement allemand nazi de relocaliser la population juive d’Europe sur l’île de Madagascar. Franz Rademacher, chef du département juif du ministère des Affaires étrangères du gouvernement allemand, a proposé l’idée en juin 1940, peu avant la chute de la France.

Au Proche-Orient, ces hommes sont souvent accueillis à bras ouverts.

Sur ces terres que Français et Britanniques se sont partagées en 1920, après la chute de l’Empire ottoman, les nazis déchus n’apparaissent pas comme les suppôts d’un régime honni, mais comme des combattants vaincus.

Dans l’entre-deux guerres, nombre de nationalistes arabes ont rallié le camp de l’Allemagne nazie.

Les nazis reçurent le ralliement de populations musulmanes (ici, des Bosniaques engagés dans la Waffen SS, en 1943)

L’armée du général Rommel leur offrirait leur indépendance, espéraient-ils. « Au printemps 1942, les gens se saluaient dans les rues en criant ostensiblement « Heil Rommel » », rapportent les historiens Martin Cüppers et Klaus- Michael Mallmann.

Pour beaucoup, le Führer est alors le mahdi, le « sauveur ». « Dieu est au ciel/Hitler est sur terre! » chante-t-on dans les rues syriennes en 1940, après la défaite de la France.

De plus, l’hostilité arabe face à la présence juive en Palestine est attisée par Berlin.

Le grand mufti de Jérusalem Mohammed Amin al-Husseini, réfugié en Allemagne entre 1941 et 1945, participe à la conception de la propagande antisémite en direction du monde arabe, à travers des émissions de radio sur ondes courtes, notamment.

« Après 1945, estiment Cüppers et Mallmann, les affinités du monde arabe avec le nazisme sont restées largement intactes. »

Une commune hostilité envers les juifs

C’est le cas en Egypte, aussi, où la débâcle de 1949 face à Israël inspire un plan secret au roi Farouk et aux dirigeants de la Ligue arabe:

« Il s’agit alors de mettre sur pied une armée panarabe d’un million d’hommes, dotée d’une doctrine et d’un commandement unifiés, qui constituerait la première étape vers la création d’un Etat arabe fédéré face à la menace d’Israël », raconte Géraldine Schwarz.

Cette lourde tâche est confiée à un ancien de l’Afrika korps, l’armée de Rommel: le général Artur Schmitt, capturé par les Britanniques en 1942, puis libéré six ans plus tard. Mais Schmitt se met rapidement à dos l’état-major de l’armée égyptienne, pointant son incompétence et sa responsabilité dans la défaite contre Israël, et doit quitter le pays.

Artur Schmitt

Pour autant, les militaires égyptiens n’ont pas l’intention de se passer de la précieuse expertise allemande.

En mars 1951, le successeur de Schmitt arrive au Caire: c’est le général Wilhelm Fahrmbacher, l’homme qui a tenu la poche de Lorient (Morbihan) face aux troupes américaines jusqu’au 8 mai 1945.

Wilhelm Fahrmbacher

Une centaine de conseillers militaires débarquent dans son sillage.

Certains sont recrutés pour moderniser et entraîner l’armée nationale: des généraux bardés de décorations comme Johann von Ravenstein, un ancien de l’Afrikakorps, et Oskar Munzel, vétéran du front de l’Est; un héros de la marine avec le capitaine Theodor von Bechtolsheim; quelques têtes brûlées, aussi, tels le commandant SS Gerhard Mertins, membre du commando de parachutistes qui a libéré Mussolini en 1943, et ses lieutenants, Siegfried Heuke et Heinz Richter.

Johann von Ravenstein
Oskar Munzel
SS Gerhard Mertins

D’autres experts sont chargés de jeter les bases d’une industrie de l’armement sous les ordres de Wilhelm Voss, ancien patron de plusieurs conglomérats de l’Allemagne hitlérienne et membre influent du « Cercle des amis du Reichsführer SS », le club des chefs d’entreprise nazis. L’un de ses protégés s’appelle Rolf Engel.

Ce capitaine SS, agent du service de renseignements de la SS et spécialiste des missiles, a travaillé un temps, après la guerre, au Laboratoire français de recherches balistiques et aérodynamiques.

Serge Klarsfeld présente, en 1989, deux portraits d’Alois Brunner, réfugié en Syrie.

En Allemagne de l’Ouest, on sait, mais on se tait.

Quand Winston Churchill, le Premier ministre britannique, s’en inquiète auprès du chancelier Adenauer, ce dernier lui rétorque que ses mains sont liées puisqu’il s’agit d’initiatives privées.

« De nombreux dirigeants de la jeune République fédérale voyaient d’un bon oeil cette collaboration entre l’Egypte et d’anciens nazis, observe l’historien britannique David Motadel. Ils en espéraient des retombées politiques et économiques favorables pour leur pays. »

En 1956, l’accession à la présidence égyptienne de Gamal Abdel Nasser fait fuir certains instructeurs allemands, comme le général Fahrmbacher, effrayé par les sympathies socialistes du nouveau raïs.

D’autres prennent la relève.

Le colonel SS Leopold Gleim forme les cadres du service de sécurité. Joachim Deumling, ancien chef d’un escadron de la mort en Croatie, réorganise les services de sécurité.

Pour doper l’industrie de la défense, Nasser renforce les rangs de ses experts en faisant à son tour appel à d’ex-serviteurs du Reich.

Au début des années 1960, plus de 300 spécialistes allemands planchent sur la mise au point d’avions de combat et de missiles. L’Egypte s’intéresse de près, également, aux compétences des anciens SS en matière de propagande antisémite.

En 1956, le ministère de l’Information embauche le maître du genre: Johann von Leers, polyglotte, naguère proche de l’ex-ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, et du chef de la SS et de la police, Heinrich Himmler. Il est aussi l’auteur prolixe d’écrits antijuifs.

Johann von Leers

Dans l’un de ses essais, Du judaïsme et de l’islam comme opposés, il explique que la religion musulmane et le nazisme entretiennent un lien étroit, forgé par leur commune hostilité aux juifs.

Au Caire, Johann von Leers est épaulé par une équipe de zélés collaborateurs dont Franz Bünsch, coauteur avec Eichmann d’un ouvrage sur les habitudes sexuelles des juifs, et le sous-lieutenant Wilhelm Boeckler, qui a participé à la liquidation du ghetto de Varsovie.

Nombre de ces conseillers allemands se convertiront à l’islam, à l’image de von Leers.

Comme le pointe l’historien américain Jeffrey Herf, « la haine des juifs, discréditée sur la scène politique de l’Europe de l’après-guerre et de l’après- Shoah, a trouvé un regain de vie dans les traditions et contextes culturels, religieux et politiques très différents du Moyen-Orient ».

En Egypte et en Syrie, le IIIe Reich n’est pas mort en mai 1945.


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