Mystique

« Récupération de l’âme » et chamanisme

La « perte de l’âme » suite à un traumatisme est une notion commune à de nombreuses cultures préindustrielles. La vocation du chaman est de récupérer les parties d’âmes égarées.

Par exemple, les indiens Quechua du Pérou nomment cela la maladie de « susto » (susto signifiant peur en espagnol).

En effet, selon plusieurs traditions chamaniques, l’âme humaine peut s’égarer (tout au moins des fragments de celle-ci) lors d’un événement créant une peur / un trauma chez l’individu.

Cette connaissance se retrouve également chez les Hmongs,  un peuple d’Asie originaire des régions montagneuses du sud de la Chine.


Extraits du livre MK – Chapitre 6 « Traumatismes, Dissociation et Connexion aux Autres Dimensions »

Dans le livre « The Discovery of the Unconscious », Henri F. Ellenberger explique que dans les anciennes traditions, les maladies et les troubles mentaux peuvent survenir lorsque l’âme quitte le corps (spontanément ou par accident) ou bien alors si elle est volée par un esprit ou par un sorcier.

Le guérisseur, ou chaman, va alors partir à la cherche de cette âme perdue afin de la ramener et de restaurer ainsi le corps et le psychisme du malade. C’est ce que l’on nomme la « récupération de l’âme ».

Cette pratique est répandue mais elle n’est pas universelle, elle est présente chez les Negritos de la péninsule Malaisienne, chez les autochtones des Philippines et d’Australie entre autres. Cette croyance est également présente dans d’autres cultures comme en Sibérie, en Afrique du nord-ouest, en Indonésie ou en Nouvelle-Guinée.

La nature de l’âme, les causes de la perte de l’âme, la destination de l’âme perdue et la manière de guérir le malade peuvent varier selon chaque culture locale.


Ces cultures traditionnelles nous apprennent que durant le sommeil ou un évanouissement, l’âme peut se séparer du corps physique.

C’est la théorie selon laquelle un « fantôme-esprit » est présent dans le corps durant la vie normale, mais qu’il est capable de quitter ce corps physique temporairement, en particulier pendant le sommeil.

L’esprit voyageur peut alors se perdre, être attaqué, capturé et gardé prisonnier par un mauvais esprit ou un sorcier.

L’esprit peut aussi brusquement quitter le corps lors d’un état d’éveil, en particulier lors d’un choc provoquant une grande peur. Il peut également être forcé à quitter le corps par des fantômes, des démons ou même des sorciers. Le traitement du guérisseur traditionnel consiste donc à partir en chasse astrale pour retrouver le fragment d’âme, le ramener et restaurer ainsi le malade.

En Sibérie, cette guérison ne peut-être pratiquée que par un chaman qui a été mis en contact avec le monde des esprits durant son initiation. Il a donc la capacité de jouer le rôle de médiateur entre cette autre dimension et celle des vivants.

L’ethnologue Russe Ksenofontov rapporte : « Lorsqu’un être humain « perd son âme », le chaman se met en état de transe par une technique spéciale lors de laquelle son âme part en voyage vers le monde des esprits. Les chamans sont capables d’aller traquer l’âme perdue dans l’autre monde de la même manière qu’un chasseur traque un animal dans le monde physique. Ils doivent souvent passer un marché avec les esprits qui ont capturé l’âme, se concilier avec eux et leur faire des présents. Parfois ils doivent aussi combattre les esprits, de préférence avec l’aide d’autres esprits qui sont leurs alliés. Même si ils sont vainqueurs dans leur quête, ils doivent toujours anticiper la vengeance des esprits mauvais. Une fois qu’ils ont récupéré l’âme perdue, ils la ramène pour la réintégrer au corps, ce qui aboutit à la guérison du malade. »

(…)

Il semblerait que le phénomène neurochimique qui provoque la dissociation avec une anesthésie physique autant qu’émotionnelle soit donc lié avec ce détachement du corps astral où la victime voit la scène de l’extérieur et ne ressent plus aucune émotion.

Ainsi donc, des parties « énergétiques » de notre corps peuvent s’en détacher pour évoluer sur d’autres plans.

Comme nous allons le voir plus loin, il peut s’agir de simples fragments d’âme qui se « déchirent » lors des traumatismes. Dans les cas de T.D.I., on parle de fractionnement de personnalité, mais il s’agit en réalité de l’éclatement « énergétique » d’un tout unifié que forme l’humain à sa naissance. (…)

Dans son livre « El mito del Jani o Susto de la medecina indigena del Peru », Le Dr. Frederico Sal y Rosas rapporte que les indiens Quechua croient que l’âme (ou peut-être une partie d’elle) peut quitter le corps, spontanément ou en étant forcée de le faire. La maladie de « Susto » peut arriver de deux manières : soit par une grande frayeur, comme par exemple le tonnerre, la vue d’un taureau qui charge ou d’un serpent, etc, soit d’une manière malveillante ne nécessitant pas de frayeur. »

Que penser des exemples donnés ci-dessus comme la peur du tonnerre, d’un taureau ou d’un serpent qui peuvent déclencher un fractionnement de l’âme, en comparaison avec les abus rituels sataniques ? Des rituels comprenant des scènes on ne peut plus terrorisantes et douloureuses, des viols, de la torture et des sacrifices (réels ou même simulés). Lors des abus rituels, la terreur de l’enfant est volontairement poussée à son paroxysme pour aboutir à une extrême dissociation.

(…)

La « perte de l’âme », qui serait plutôt une perte de « fragments d’âme », est donc une croyance répandue dans les cultures traditionnelles chamaniques.

Elle se caractérise par une perte d’énergie vitale, de pouvoir personnel et d’une partie de l’identité. Ces fragments d’âme peuvent se perdre dans un autre monde, une autre dimension, notamment lorsqu’il y a eu des abus, des souffrances et des traumatismes dans l’enfance. Tout comme pour certains chamans d’Amérique du Sud qui associent la perte de l’âme à la peur, pour certains chamans d’Asie du Sud-Est la « chute de la pli » résulte généralement d’un accident matériel, par exemple d’un coup, d’une chute ou bien d’une peur, d’une inquiétude vive ou d’un surmenage.

Un corps avec une âme fragmentée est comme un arbre sans racines, il est affaibli.

Cela rejoint ce que rapportent certains clairvoyants concernant le « déverrouillage » du corps astral qui se scinde du corps physique lors de traumas extrêmes, laissant ainsi la victime dans une sorte d’état « déconnecté ». Elle n’est plus physiquement ancrée dans la matière et cela l’affaibli considérablement.

Les chamans font systématiquement un travail d’ancrage avant d’entreprendre un voyage dans une autre dimension, il est important et même nécessaire pour eux de garder les « pieds sur terre » lors d’une sortie astrale.

Dans son livre « The Way of the Shaman » (La voie du chaman), Michael Harner note que dans toutes les traditions préindustrielles, lorsqu’une personne était malade physiquement ou qu’elle avait un comportement anormal, c’est que généralement elle avait perdu une partie d’elle-même qui s’était déracinée. Ce problème pouvait parfois être aggravé par des entités extérieures car le traumatisme, l’élément déclencheur de la perte d’une partie de l’âme, risquait de permettre l’intrusion d’esprits démoniaques dans l’espace psychique de la personne et causer des dégâts importants.

Dans toutes ces traditions, il est clairement reconnu que la perte de l’âme a lieu en raison d’un traumatisme psychique, physique ou spirituel.

Comme nous l’avons déjà vu, le chaman a pour mission de retrouver les morceaux d’âme égarés pour les restituer à la personne fractionnée, mais il effectuera parfois un exorcisme pour chasser les entités pouvant parasiter le malade.

Certains anthropologistes qui ont étudié les techniques de guérison des chamans traditionnels ont décrit des cérémonies visant à tout d’abord restaurer l’âme fractionnée puis à l’exorciser des entités parasites.

Nous avons donc là le schéma : Traumatisme – Fractionnement de l’âme/personnalité – Possession.

Un schéma qui semble être le point commun des survivants d’abus rituels sataniques ayant développé un T.D.I..

Tout comme le degré de gravité des traumatismes va influencer le niveau de dissociation, c’est aussi ce degré de gravité du traumatisme qui va influencer la possibilité de possession par des entités. Le fractionnement de la personnalité est lié à cette « perte de l’âme ».

Le phénomène que la psychologie nomme dissociation a donc à la fois un aspect neurochimique et un aspect métaphysique, cependant la psychiatrie est incapable de nous expliquer où s’en vont les différents morceaux de la personnalité avec leur amnésie dissociative… et encore moins nous expliquer où s’en vont les fragments d’âmes que les chamans recherchent dans leurs virées astrales pour guérir des malades…

(…)

– Une personnalité alter d’enfant chez un adulte dissocié est-elle un fragment de l’âme (plus que de « personnalité ») qui est resté bloqué dans le passé, dans une dimension alternative, gardant l’âge et la mémoire qu’elle avait au moment où elle s’est séparée du corps physique lors du traumatisme ?

Ces alter d’enfants traumatisés s’expliquent-ils par cette théorie des fragments d’âmes perdus dans une autre dimension en dehors de notre espace-temps ?

– Le T.D.I. est-il lié à un autre espace-temps dans lequel les « personnalités alter » peuvent être contactées, traitées, délivrées et réintégrées dans l’instant présent avec toutes les mémoires qui les accompagne ?

Dans son livre « The Lost Secret of Death » (Le secret perdu de la mort), Peter Novak nous donne un début de réponse :

« Lorsque les chamans voyagent dans ces autres réalités pour retrouver les fragments d’âme perdus d’autres personnes, ils rapportent que ces fragments ne sont pas du tout dormant. Au contraire, ils semblent être autonomes, ce sont des entités conscientes d’elles-mêmes, engagées dans leur réalité parallèle. Cependant, aussi longtemps qu’elles sont séparées de la conscience de la personne, ces fragments ne semblent pas progresser du tout. Elles restent congelées dans le même état de développement émotionnel et intellectuel qu’elles avaient lorsqu’elles se sont fractionnées de l’esprit de la personne.

Le fragment d’âme qui s’est scindé lorsque l’enfant avait 4 ans continuera à se comporter et à penser comme s’il avait 4 ans. Il croira lui-même avoir 4 ans, même si le reste de la personne a grandi jusqu’à être même un vieillard. Ces fragments aliénés ne semblent pas grandir et devenir mature tant que la guérison n’arrive pas et que la pièce manquante n’est pas restaurée. Ces fragments auront généralement leurs propres qualités personnelles, leurs habilités, leurs ressentis, ainsi qu’une conscience d’eux-mêmes menant leur propre vie dans ce monde de fantaisie. La partie de l’âme qui a été perdue durant la petite enfance va rester à jouer dans la cour de l’école, ou peut-être à trembler sous l’escalier, se cachant pour éviter une punition qui s’est déjà déroulée 40 ans plus tôt.

C’est le travail du chaman d’essayer de faire comprendre à ce fragment d’âme la réalité de sa situation difficile afin de le convaincre de revenir et de rejoindre le reste de l’esprit de la personne vivant dans « l’instant présent ». Bien souvent, le fragment d’âme n’aura aucune idée de quoi parle le chaman, pensant être une véritable personne autonome (…) quelques jours ou quelques semaines après la réintégration du fragment d’âme égaré, les mémoires associées avec ce fragment vont commencer à émerger à la conscience de la personne. Lorsque le fragment d’âme revient, les mémoires qui y sont reliées reviennent avec lui. Ces mémoires sont perdues et oubliées lorsque l’âme se fractionne, la personne n’a alors plus accès à ce fragment de mémoire. Une fois de retour, ces mémoires requièrent généralement beaucoup d’attention car elles contiennent des émotions et des sensations traumatiques qui ont besoin d’être intégrées. C’est généralement ce qui a causé le fractionnement de l’esprit. »

Nous retrouvons ici exactement les mêmes symptômes et les mêmes caractéristiques que le fonctionnement du T.D.I., avec des murs amnésiques traumatiques qui disparaissent lorsque les personnalités alter émergent et fusionnent, tandis que les mémoires dissociées qui y sont reliées sont petit à petit conscientisées et intégrées.

Les personnalités alter d’un T.D.I. sembleraient bien être des fragments d’âme égarés avec leur contenu mémoriel. La thérapeute Alison Miller a écrit : « Des patients (T.D.I.) m’ont dit qu’il était impossible de garder les alter séparés les uns des autres une fois que les mémoires traumatiques qui les avaient fractionnés avaient été entièrement traitées. »

Ce qui signifie que l’intégration et la fusion des personnalités alter se fait automatiquement lorsque l’amnésie dissociative disparaît et que les mémoires deviennent conscientes.

En 2006, la survivante d’abus rituels et de contrôle mental Lynn Schirmer a décrit lors d’une conférence le processus de fusion avec ses personnalités alter « congelées » dans un autre espace temps :

« Ils s’intègrent dans le présent, en fait ils… je ne sais pas comment expliquer tout cela : ils passent par une sorte de processus… Il y a une certaine intégration, mais lorsque je récupère une mémoire, généralement le processus consiste à sortir cet alter de son état « congelé », dissocié… Je dois conduire l’alter qui détient cette mémoire dans le présent, je le familiarise avec l’instant présent et je transfère cette mémoire isolée dans une chronologie cohérente. Ensuite, mes alter n’ont plus qu’à s’adapter à ce nouveau monde, c’est à dire le présent. Ils doivent donc évoluer et s’y habituer. »

Lorsque Lynn Schirmer récupère une mémoire, elle doit donc conduire l’alter qui y est associé dans l’instant présent où il doit évoluer pour s’adapter… elle parle ici très clairement de fragments d’âme bloqués, « congelés » comme elle le dit, dans ce qui semble être un autre espace-temps.

Un obscur passé dans lequel les alter continuent à vivre « en boucle » avec cette mémoire traumatique…

Recouvrer son âme : et guérir son moi fragmenté

Sandra Ingerman est la spécialiste mondiale du « recouvrement d’âme », objet de cet ouvrage enfin publié en langue française. Avec un rare mélange de sensibilité, d’intelligence et de sens des nuances, elle construit un pont entre l’une des plus anciennes méthodes chamaniques – pratiquée dans le monde entier – et la psychologie contemporaine, appelées à collaborer très étroitement, comme le font depuis 15 ans déjà les personnes formées à cette approche révolutionnaire des maux de l’âme, de la psyché et du corps.

Cet ouvrage majeur est préfacé par Michael Harner, anthropologue ayant énormément contribué à faire connaître le chamanisme dans le monde. Partout où il est traduit et publié, les thérapeutes, psychologues et personnes diverses souhaitent à leur tour se former à cette approche d’une efficacité spectaculaire, confirmée depuis des millénaires et dont nous avons grand besoin aujourd’hui. Nullement « New-Age », ce livre sérieux, richement documenté – qui s’appuie sur la vaste expérience professionnelle de l’auteur – se situe au même niveau que les ouvrages de Mircea Eliade ou Michel Harner. Il est tout aussi passionnant à lire que ceux de Castaneda.


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ELISHEAN 777 Communauté pour un Nouveau Monde

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