Mystique

L’exode. L’effondrement de l’Atlantide. Et le voyage des Argonautes

Pourquoi avoir rassemblé dans une même conférence trois évènements de l’histoire ancienne, l’un tiré de la Bible et les deux autres des traditions grecques?

C’est parce que le monde savant n’admet pas l’historicité de la Pâque, passage de la Mer Rouge par les Hébreux, dont les Juifs fêtaient religieusement l’anniversaire comme le fit Notre-Seigneur la veille de sa Passion avec ses Apôtres et que nous allons nous aussi célébrer dans quelques semaines.

Or Crombette a montré dans son oeuvre égyptologique que l’Exode était bien un fait de l’histoire égyptienne et qu’il avait eu lieu en même temps que l’effondrement de l’Atlantide qu’évoque Platon dans son Critias et que le voyage des Argonautes raconté par Orphée. Nous allons donc décrire ces trois évènements successivement et montrer comment ils se coordonnent et éclairent l’histoire des peuples de l’Antiquité.

Les égyptologues prétendent qu’ils ne trouvent pas de traces du séjour des Hébreux en Egypte: c’est parce qu’ils ne savent pas lire les hiéroglyphes.


Au contraire, Crombette grâce à sa méthode de déchiffrement par rébus a pu montrer que les fils de Jacob, à commencer par Joseph qui fut le maître du plus grand empire de tous les temps, séjournèrent 430 ans en Egypte comme le dit Saint Paul dans les Actes des Apôtres.

Il a décrit le règne de Joseph avec beaucoup de détails sous les Rois Pasteurs, dont Apophis le Grand qui est représenté par le Sphinx de Gizeh, la conversion d’Amenophis IV au Dieu unique, puis le retour des pharaons à l’idolâtrie avec Armaïs et la persécution des Hébreux par Ramsès II puis par son fils Meneptah, le pharaon de l’Exode.

Il a montré que les plaies d’Egypte accomplies par Dieu à la demande de Moïse avaient bien eu lieu et avaient laissé un souvenir dans la mémoire collective des Egyptiens.

Enfin il a fixé la date de la Pâque à la nuit du 25 au 26 mars 1226 avant Jésus-Christ.


Si l’on tient compte du fait que dans toute son oeuvre il a adopté une chronologie plaçant comme les spécialistes du XVIème siècle le début de l’ère chrétienne en -4 et que des travaux plus récents comme celui du Général de Nanteuil et celui du Colonel de Montéty dont une étude va paraitre dans le prochain Science et Foi, montrent que Notre-Seigneur est bien né en l’an 1, il faudrait placer l’année de l’Exode en 1222 avant Jésus-Christ. Mais ce n’est qu’un point de détail.

Etudions d’abord l’Exode: nous connaissons celui-ci en détail grâce au récit qu’en fait Moïse dans la Bible. Mais il en existe des témoignages profanes: un cartouche de Meneptah enseigne que celui-ci connaitrait un nouveau phénix, le premier étant Joseph. Il s’agit donc de Moïse.

Un autre parle de la persécution des Hébreux qui refusent d’adorer Rê.

Par ailleurs le papyrus Sallier évoque des calamités: « S’il y a un fléau venu du ciel, les dieux tombent sur la face, les hommes périssent, la terre tout entière se fend pour les bestiaux; les grands et les petits sont sur le lit funèbre. »

Enfin Manéthon conservé par Diodore de Sicile évoque une maladie pestilentielle et le départ des Hébreux sous la conduite de Moïse pour la Judée sans donner de détails.

Revenons à la Bible: rappelons que pour que le Pharaon laisse partir les Hébreux, Moïse frappa l’Egypte de dix plaies successives Crombette grâce au texte sacré et à sa chronologie a pu déterminer les dates de ces plaies:

  • 1) L’eau changée en sang 21 janvier
  • 2) les grenouilles qui se répandent partout 28 janvier
  • 3) la poussière convertie en moucherons 4 février
  • 4) les mouches qui se répandent partout 11 février
  • 5) la peste bovine 18 février
  • 6) les ulcères et les tumeurs 25 février
  • 7) la grêle 4 mars
  • 8) les sauterelles qui dévorent tout 11 mars
  • 9) les ténèbres qui couvrent l’Egypte pendant 3 jours18 mars
  • 10) la mort des premiers-nés le soir du 25 mars

A la suite de ce dernier fléau, Pharaon fit venir cette même nuit Moïse et Aaron et leur dit:

« Retirez-vous promptement d’avec mon peuple, vous et les enfants d’Israël; allez sacrifier au Seigneur comme vous le dites. Menez avec vous vos brebis et vos troupeaux selon que vous l’avez demandé; et, vous en allant, priez pour moi… Les enfants d’Israël firent aussi ce que Moïse leur avait ordonné, et ils demandèrent aux Egyptiens des vases d’argent et d’or, et beaucoup d’habits…Ils partirent donc de Ramessès et vinrent à Socoth, étant près de six cent mille hommes de pied, sans les enfants. Ils furent suivis d’un mélange nombreux de petit peuple, et ils avaient avec eux une infinité de brebis, de troupeaux et de bêtes de toutes sortes. Ils firent cuire la farine qu’ils avaient emportée, il y avait du temps, toute pétrie de l’Egypte, et ils en firent des pains sans levain cuits sous la cendre – figure de l’Eucharistie – , par ce qu’ils n’avaient pu les faire lever, les Egyptiens les contraignant de partir, et ne leur permettant pas de tarder un moment: et ils n’avaient pas eu non plus le temps de rien préparer à manger. Or le temps que les enfants d’Israël avaient demeuré dans l’Egypte fut de 430 ans; après lesquels toute l’armée du Seigneur sortit de l’Egypte en un même jour. »

Crombette a pu reconstituer les sept étapes de la marche des Hébreux depuis Ramessès jusqu’à la Mer Rouge comme le montre la carte ci-dessous.

On voit qu’ils commencèrent par aller vers le nord jusqu’à Er Semout, puis redescendirent vers le sud en contournant les Lacs Amers pour arriver au bord de la mer au pied du Djebel Ataka et en face du site d’Aïn Moussa, « la souce de Moïse » sur la rive orientale.

Les étapes étaient de 28 kilomètres environ, ce qui est tout à fait admissible pour la grande caravane. Nous allons voir sur la carte suivante des fonds dans la baie de Suez (carte ci-dessous) qu’il existe un haut-fond qui ne descend pas au-dessous de 4 mètres entre le Ras el Abadiyé et les sources de Moïse. Cest donc là que les Hébreux ont pu passer après que Dieu, à la demande de Moïse ait abaissé le niveau des eaux par un moyen que nous allons étudier.

Mais revenons d’abord à la Bible pour examiner ce qu’elle nous dit:

« Et l’on vint dire au roi des Egyptiens que les Hébreux avaient pris la fuite. En même temps le coeur de Pharaon et de ses serviteurs fut changé à l’égard de ce peuple, et ils dirent:’A quoi avons-nous pensé de laisser ainsi aller les Israélites afin qu’ils ne nous fussent plus assujettis? Il fit donc préparer son chariot et prit avec lui tout son peuple. Il emmena aussi six cent chariots choisis et tout ce qui se trouva de chariots dans l’Egypte avec les chefs de toute l’armée. Le Seigneur endurcit le coeur de Pharaon, roi d’Egypte, et il se mit à poursuivre les enfants d’Israël. Mais ils étaient sortis sous la conduite d’une main puissante.

Les Egyptiens poursuivant donc les Israëlites qui étaient devant et marchant sur leurs traces les trouvèrent dans leur camp, sur le bord de la mer. Toute la cavalerie et les chariots de Pharaon, avec toute son armée, étaient à Philhahiroth vis-à-vis de Béelsephon. Pharaon était déjà proche. Les enfants d’Israël levant les yeux et ayant aperçu les Egyptiens derrière eux furent saisis d’une grande crainte; ils crièrent au Seigneur et ils dirent à Moïse: ‘Peut-être qu’il n’y avait pas de sépulcres en Egypte et que c’est pour cela que vous nous avez amenés ici, afin que nous mourions dans la solitude. Quel dessein aviez-vous quand vous nous avez fait sortir d’Egypte?…

..Moïse répondit au peuple: ‘Ne craignez point, demeurez fermes, et considérez les merveille que le Seigneur doit faire aujourd’hui; car ces Egyptiens que vous voyez devant vous, vous ne les verrez plus à l’avenir. Le Seigneur combattra pour vous et vous demeurerez dans le silence’. Le Seigneur dit ensuite à Moïse: ‘Pourquoi criez-vous vers Moi? Dites aux enfants d’Israël qu’ils marchent. Et pour vous, élevez votre verge et étendez votre main sur la mer et la divisez, afin que les enfants d’Israël marchent à sec au milieu de la mer’. Moïse ayant étendu sa main sur la mer, le Seigneur l’entrouvrit en faisant souffler un vent violent et brûlant pendant toute la nuit et il la sécha; et l’eau fut divisée en deux.

Les enfants d’Israël marchèrent à sec, ayant l’eau à droite et à gauche qui leur servait comme d’un mur. Et les Egyptiens qui les poursuivaient entrèrent après eux au milieu de la mer avec toute la cavalerie de Pharaon, ses chariots et ses chevaux. Mais lorsque la veille du matin fut venue, le Seigneur ayant regardé le camp des Egyptiens au travers de la colonne de feu et de la nuée, fit périr toute leur armée. Il renversa les roues des chariots et ils furent entraînés dans le fond. Alors les Egyptiens s’entredirent:’Fuyons les Israëlites parce que le Seigneur combat contre nous’. Et le Seigneur dit à Moïse: ‘Etendez votre main sur la mer afin que les eaux retournent sur les Egyptiens, sur leurs chariots et sur leur cavalerie’. Moïse étendit donc la main sur la mer et, dès la pointe du jour, elle retourna au même lieu où elle était auparavant…

Les eaux étant retournées de la sorte couvrirent et les chariots et la cavalerie de toute l’armée de Pharaon qui était entré dans la mer en poursuivant, et il n’en échappa pas un seul. Mais les enfants d’Israël passèrent à sec au milieu de la mer, ayant les eaux à droite et à gauche, qui leur tenaient lieu de mur. En ce jour-là le Seigneur délivra Israël de la main des Egyptiens. Et ils virent les corps morts des Egyptiens sur le bord de la mer et la main puissante que le Seigneur avait étendue contre eux; alors le peuple craignit le Seigneur; il crut au Seigneur et à Moïse Son serviteur. » Le cap Abadiyé qui se trouve sur la rive occidentale de la Mer Rouge garde le témoignage de ce cataclysme car il peut se comprendre par le copte: »La multitude des cadavres aperçus. »

Cet engloutissement de l’armée de Pharaon ne fut pas le seul malheur qui atteignit l’Egypte à ce moment-là.

En effet, l’égyptologue Gauthier cite une inscription originaire de Memphis qui mentionne que l’an V, au mois de Paôni, le roi fut avisé de l’invasion des Libyens sur les frontières.

Une autre inscription de Karnak proclame le triomphe d’Amenephtès ou Ménephtah sur les Libyens le 3 Epépi de l’an V.

Or cette date tombe quelques jours après le passage de la Mer Rouge par les Hébreux.

Par ailleurs, les historiens de l’Egypte ont noté qu’au moment de l’Exode, ce pays avait été envahi par un mélange de peuples tels que des Libyens, des Sardes, des Sicules, des Tyrrhéniens et des Achéens qu’ils ont appelé d’une façon générale les « Peuples de la Mer. »

Il y a dû y avoir par conséquent une cause générale à toute cette migration et à l’effondrement de l’empire hittite qui est daté de la même année environ. Il semble donc que le geste de Moïse fait à la demande de Dieu pour entrouvrir la Mer Rouge a causé un cataclysme sur toute la terre que nous allons étudier maintenant de façon plus approfondie.

Reprenons la Bible pour y voir plus clair: d’abord le Livre de l’Exode (XIV, 21-22) qui nous dit:

« Moïse ayant étendu la main sur la mer l’entrouvrit en faisant souffler un vent violent et brûlant pendant toute la nuit, et il la sécha; et l’eau fut divisée en deux. » Il semble que le verbe que l’on a traduit par « entrouvrir » signifie plutôt « emmener, entraîner, retirer et finalement séparer. »

On a généralement compris que c’était le vent qui avait entraîné la mer et que celle-ci s’était séparéee en formant deux murs verticaux. Mais ceci est contraire aux lois de l’hydrostatique et le vent ne fit que sécher le sable découvert par le reflux de la mer.

Dans le livre de Néhémie, l’auteur sacré parle aussi des murs de la mer à propos de l’eau d’un port. Il ne s’agit donc que de l’eau qui se trouvait de chaque côté du gué. Ceci est confirmé par deux Psaumes: au Psaume LXXVII verset 13, il est dit:

« Il a interrompu la mer et il les a fait passer à travers; Il a fait tenir les eaux comme dans une outre; » et au Psaume CXIII, le Psalmiste nous dit: « La mer Le vit et s’enfuit, le Jourdain retourna en arrière. Les monts sautèrent comme des béliers et les collines comme les agneaux des brebis. Pourquoi, mer, as-tu fui? Et toi, Jourdain es-tu retourné en arrière? Pourquoi, montagnes, avez-vous sauté comme des béliers? Et vous, collines, comme les agneaux des brebis? C’est qu’à l’aspect du Seigneur la terre a été mise en mouvement, à l’aspect du Dieu de Jacob Qui change la pierre eaux qui séjournent et la roche en eau de source. »

Enfin, dans le cantique qu’il chanta après le passage de la Mer Rouge, Moïse dit que « Les abysses se sont rassemblées au milieu de la mer. »

Toutes ces citations bibliques indiquent un raz-de-marée gigantesque accompagné de bouleversements de la croûte terrestre. Crombette a pu montrer que ce raz-de-marée avait été produit par l’effondrement de l’Atlantide au milieu de l’Océan Atlantique.

Que savons-nous de l’Atlantide?

Nous connaissons son existence par Platon dans son dialogue le « Critias » où Solon apprit l’histoire de ses habitants et sa disparition subite d’un prêtre égyptien. D’autre part, dans la partie géographique de son oeuvre, Crombette a montré que pour obtenir un raccord exact de l’Eurafrique et des Amériques pour reconstituer le continent primordial, il fallait admettre l’existence d’une grande île au milieu de l’Atlantique qui aurait surgi en -2004 et aurait disparu au moment de l’Exode (carte ci-dessous).

La surrexion est relatée par une inscription du Pharaon Bochos et elle explique très bien le peuplement de l’Amérique précolombienne par les habitants de l’Afrique occidentale comme en témoignent les traditions aztèques.

Un hiéroglyphe aztèque représentant une île appelée Aztlan est un autre témoignage en faveur de l’existence de l’Atlantide.

Enfin rappelons pour ceux qui ne connaitraient pas l’oeuvre de Crombette que celui-ci a montré que le globe terrestre est constitué d’une croûte à l’intérieur de laquelle Dieu a mû un certain nombre de fois depuis le Péché Originel une terrella en forme de poire qui la soulève. A l’issue du Déluge à la fin duquel Dieu avait dispersé les continents, le sommet de la poire se trouvait sous l’Asie du Sud-Est, permettant le peuplement de l’Océanie. Dieu vint le placer sous l’Atlantide en -2004 et de cet endroit sous l’Himalaya au moment de l’Exode, provoquant l’ouverture du détroit de Gibraltar et la disparition de l’Océan Scythique situé en Sibérie. Nous examinerons plus en détail ces bouleversements quand nous étudierons à la fin de cette conférence le voyage des Argonautes.

Nous allons étudier maintenant si la date donnée par Solon pour la disparition de l’Atlantide s’harmonise avec celle de l’Exode.

Que disait le prêtre de Saïs qui renseignait le sage grec à ce sujet? Il fixait le moment de leur entretien 8000 ans après la fondation de Saïs, elle-même postérieure de 1000 ans à la fondation d’Athènes. Cet évènement remontait donc à 9000 ans avant le VIème siècle avant Jésus-Christ où vivait Solon. Or le prêtre de Saïs semble placer l’effondrement de l’Atlantide entre l’époque de la fondation de Saïs et celle d’Athènes.

Il paraitrait donc à première vue qu’il n’y a aucun rapport possible entre cet effondrement et l’Exode. Cependant il est possible que les unités de temps employées par le prêtre ne soient pas de véritables années. A l’appui de cette thèse se trouvent plusieurs traditions: Crombette a pu montrer dans ses travaux égyptologiques qu’il n’y a pas de date de l’histoire d’Egypte qui remonte avant 2198 avant Jésus-Christ. D’autre part, les traditions américaines situent la surrexion de l’Atlantide environ 2000 ans avant Jésus-Christ. Enfin l’astronome Eudoxe de Cnide, contemporain et disciple de Platon, regardait comme véritable l’histoire de l’Atlantide malgré l’exagération des calculs chronologiques (Diogène Laerce: Vie des philosophes, VIII, 8). Il est donc possible que le chiffre de 9000 représente des périodes plus courtes que des années car nous savons que le terme qui désigne des années en égyptien a le sens très vague de période et qu’il peut donc dès lors s’appliquer aussi bien à des saisons, à des mois, à des décades, à des semaines et même à des jours.

Une étude approfondie du récit du Critias à la lumière de l’histoire d’Egypte va permettre d’y voir plus clair.

Voici ce que dit Platon: « Il y a en Egypte dans le Delta un certain nome appelé Saïtique, et de ce nome, la plus grande ville est Saïs. Pour ceux de cette ville, c’est une certaine déesse qui l’a fondée; en égyptien son nom est Neith, mais en grec, à ce qu’ils disent, c’est Athéna. Ils aiment beaucoup les Athéniens et prétendent en quelque sorte être leurs parents.

Solon raconta qu’étant arrivé chez eux il y acquit une grande considération et que, comme il interrogeait un jour sur les antiquités les prêtres les plus savants en ces matières, un des prêtres qui était très vieux lui dit: « … De nos deux cités, la plus ancienne est la vôtre, et de mille ans, car elle a été formée de la semence de Gaïa et d’Héphaistos. Saïs fut fondée ensuite; or, d’après nos livres sacrés, 8000 ans se sont écoulés depuis notre établissement. C’est donc de vos concitoyens d’il y a 9000 ans que je vais vous faire connaître les institutions et, entre autres exploits, le plus glorieux de tous… »

Il y a dans ce discours quelque chose d’anormal: en effet, Neith est Maia et Héphaistos est Chasluim son fils. La ville de la mère doit donc être antérieure à celle du fils, et elles ne peuvent en aucune façon être éloignées de 1000 ans. Diodore de Sicile écrit que les Egyptiens prétendent que les Athéniens descendent d’une colonie de Saïs. Toute la tradition antique proclame qu’Athènes fut fondée par l’Egyptien Cécrops et non par Héphaistos.

Crombette a montré dans son tome 8 du Livre des Noms des Rois d’Egypte, page 9 que cette fondation eut lieu vers 1557. Quant à Saïs, elle dut être fondée entre 2198 et 2176 puisque Maia, à cette dernière date, dut fuir en Haute-Egypte après sa faute. Les chiffres cités par Platon sont donc non seulement inexacts, mais encore mal appliqués.

Essayons maintenant de fixer la date de la conversation de Solon avec le prêtre de Saïs. Le sage grec fut nommé archonte en -594; après avoir donné les lois à Athènes et en avoir surveillé l’application, il abandonna le pouvoir et, en -561, se mit à voyager en Egypte et en Asie mineure. Comme il est dit qu’il acquit en Egypte une grande considération, Solon dut y séjourner un certain temps. Il est donc logique de placer son entretien après -561, c’est-à-dire juste 1000 ans après la fondation d’Athènes.

L’historien Berlioux, dans son étude sur les Atlantes montre que c’est le roi d’Athènes Thésée qui combattait ceux-ci au moment de l’effondrement de l’Atlantide . Or Thésée monta sur le trône en -1229, soit trois ans avant l’Exode. C’est bien ce que confirme le récit du prêtre de Saïs:

« Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux. Cet empire dominait non seulement sur l’île tout entière, mais encore sur un grand nombre d’autres îles et même sur des portions du continent. En outre, de notre côté, il tenait la Libye jusqu’à l’Egypte et l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie. Eh bien! cette vaste puissance réunissant toutes ses forces entreprit un jour d’asservir notre pays, le vôtre et tous les peuples situés de ce côté-ci du détroit. C’est alors que votre cité, ô Solon, fit éclater aux yeux de tous son héroïsme et son énergie… A la tête des Grecs d’abord, puis seule par la défection de ses alliés, elle brava les plus grands périls, vainquit les envahisseurs, dressa des trophées, préserva de l’esclavage les peuples qui n’étaient pas encore asservis et, sans rancune, libéra tous les autres peuples et nous-mêmes qui habitons à l’intérieur des Colonnes d’Hercule. Mais, dans les temps qui suivirent,il y eut des tremblements de terre effroyables et des cataclysmes. Dans l’espace d’un seul jour et d’une nuit fatale, toute votre armée fut engloutie d’un seul coup sous la terre et de même l’île Atlantide s’abîma dans la mer et disparut. »

La date de -1226 est donc toute indiquée pour marquer l’effondrement de l’Atlantide.

Si le prêtre de Saïs a pris comme unité de temps des mois au lieu des années, 8000 mois représentent environ 666 ans qui déduits de la date de l’Exode, -1226, nous conduisent à -559, soit à l’époque du séjour de Solon en Egypte.

Si nous appliquons la même mesure aux 1000 ans antérieurs, nous obtenons 83 ans qui, reportés en amont de -1226 nous amènent à -1309. Que représente cette date? Le prêtre de Saïs dit qu’Athènes a été fondée par la semence, c’est-à-dire le descendant d’Hephaistos, mais il fait alors confusion entre le Ptah égyptien et le sixième roi d’Athènes dans l’ordre chronologique à partir de Cécrops 1er. Nous avons donc réussi à montrer l’origine des incompréhensions du récit rapporté par Platon.

Nous ne nous étendrons pas sur la partie géologique du travail de Crombette dans le tome 9 du Livre des noms des rois d’Egypte où il montre calculs et schémas à l’appui la réalité de l’effondrement de l’Atlantide et du soulèvement de l’Himalaya qui lui a immédiatement succédé si ce n’est pour dire qu’à ce moment de l’histoire la géographie de l’Europe et de l’Asie a été très largement bouleversée.

Comme nous l’avons déjà dit, l’océan Scythique qui recouvrait l’actuelle Sibérie s’est vidé, l’aspect de la Manche et de la Mer du Nord s’est modifié, le détroit de Gibraltar a été ouvert, en Afrique, le Sahara a été abaissé dans sa partie occidentale et est devenu un désert, etc…

Il existe un témoignage oculaire de ce bouleversement: c’est le voyage des Argonautes raconté par Orphée.

Crombette a démontré que ce voyage avait eu lieu au moment de l’Exode et de l’effondrement de l’Atlantide et que les héros qui y avaient participé avaient été les premiers témoins du changement de la géographie de l’Europe.

Voyons ce que dit Vivien de Saint-Martin dans son Histoire de la Géographie à propos du récit d’Orphée:

« Nul évènement des temps héroïques, pas même le siège et la prise de Troie, n’eut un plus grand retentissement. Homère applique au navire Argo que montaient les Argonautes l’épithète de mémorable, « présent au souvenir de tous. » Hésiode, dans sa théogonie, rappelle aussi l’expédition de Jason. C’est le poète Orphée qui, le premier, prit comme sujet d’un poème l’histoire des Argonautes. On a révoqué en doute, non seulement l’authenticité des poèmes orphiques, mais jusqu’à l’existence d’un barde qui ait porté ce nom. C’est un doute que ne connut point la haute antiquité.

Pindare, prononçant le nom d’Orphée, l’appelle « le père des chants lyriques, le poète justement célèbre »; ce témoignage date de près de cinq cents ans avant notre ère… Une Argonautique attribuée à Orphée est venue jusqu’à nous…Nous n’avons pas l’oeuvre primitive, sans doute; mais nous en avons une image qui doit en être en grande partie la reproduction fidèle. C’est un document auquel on est en droit d’attribuer une valeur réellement historique.

L’antiquité nous a légué trois poèmes argonautiques: celui qui porte le nom d’Orphée, celui d’Apollonius de Rhodes, qui est une composition alexandrine du troisième siècle avant notre ère, et enfin le poème latin de Valérius Flaccus, oeuvre de la fin du premier siècle de l’ère chrétienne, qui n’est qu’une paraphrase du poème d’Apollonius. Les deux dernières oeuvres sont bien de véritables poèmes selon les formules classiques… Rien de tel dans le poème orphique: c’est bien l’oeuvre didactique des anciens temps… C’est une copie, mais une copie modelée sur le moule antique. » Il ajoute plus loin: »C’est du reste une étrange géographie que celle du poème orphique. » Vivien était loin d’imaginer que la géographie du poème soit une géographie réelle différente de celle d’aujourd’hui.

Ricard, dans sa traduction des « Vies des Hommes Illustres » de Plutarque, place l’expédition des Argonautes dans la Colchide en -1228. Comme il résulte du récit qui en est fait, cette entreprise dura plusieurs années; elle est donc bien contemporaine de l’Exode.

Nous suivrons ainsi les Argonautes dans leur périple.

Rappelons tout d’abord sommairement les circonstances qui occasionnèrent ce voyage. Jason, fils d’Aeson, roi d’Iolcos, fut élevé sur le Pélion par le centaure Chiron. Profitant de sa jeunesse, son oncle Pélias avait usurpé le trône. Celui-ci, ayant consulté l’oracle au sujet de la stabilité de son pouvoir à Iolcos, en reçut l’avis d’avoir à se tenir en garde contre l’homme qui paraîtrait devant lui avec une seule sandale. Il était en train de célébrer une fête en l’honneur de Poséidon quand Jason se présenta à lui n’ayant qu’une seule sandale: il avait perdu l’autre en traversant à gué les eaux grossies du fleuve Anauros. Immédiatement Pélias comprit qu’il avait devant lui l’ennemi signalé par l’oracle. Jason fit valoir ses droits au trône. Pélias promit de lui céder le royaume s’il rapportait de Colchide la Toison d’Or du bélier qui avait porté Phryxos d’Achaïe en Colchide et que Phryxos, dans ce dernier pays, avait consacrée comme offrande au dieu Arès.

Jason consulta l’oracle qui l’encouragea à tenter l’entreprise en appelant à son aide la plus noble jeunesse de Grèce, et cinquante des plus distingués répondirent à son appel; parmi eux était Hercule qui est considéré par Diodore comme ayant été durant la plus grande partie du parcours le véritable chef de l’expédition; le magicien Orphée, fils du roi de Thrace, en fut le chantre.

Nous allons maintenant préciser le point de départ de l’expédition: Argo, fils de Phryxos, dirigé par les inspirations d’Athéna, fabriqua le vaisseau et fit entrer dans la construction de la proue une pièce de bois venant du célèbre chêne de Dôdône qui était, dit-on, doué de la faculté de parler.

Dôdône se trouvait dans le nord de la péninsule balkanique, vers le 40ème parallèle; Athènes se trouve sur le 38ème. A égale distance de ces deux points et au milieu de la droite qui les relie, nous voyons, au fond du golfe de Zeitoun, auprès des Thermopyles, la ville d’Héraclée. C’est là que dut s’opérer la concentration des matériaux destinés à la construction du vaisseau et au fond du golfe que se trouva le chantier naval des Argonautes. Il n’est pas étonnant que cette ville porte le nom du chef de l’expédition, Hercule.

On ne doit pas rejeter la légende parce qu’elle fait parler du bois de chêne. En effet les habitants de l’île de Pâques donnaient aussi le nom de bois-parlants aux tablettes couvertes de signes magiques par lesquels les sorciers se faisaient forts de déterminer si les gens qui venaient les consulter auraient de la chance dans leurs entreprises.

Pouvons-nous essayer de préciser l’époque du départ? Lorsque Pélias invita Jason à aller conquérir la Toison d’Or, il venait de célébrer une fête à Poseidon. Le mois consacré à ce dieu était le sixième du calendrier attique, correspondant à la période décembre-février. C’est donc vraisemblablement au début de l’année 1228 que fut faite cette invitation. Le départ a donc dû avoir lieu vers le milieu de l’année, mettons au début de juillet 1228. Nous allons maintenant lire le poème des Argonautiques et en donner au fur et à mesure le commentaire de Crombette.

La carte ci-contre montrant une partie de l’Eurasie indique le cadre où va se dérouler l’expédition.

« O Seigneur qui gouvernes Pytho, bon archer, prophète, auquel est échue la roche parnassienne du sommet escarpé, je chante ton pouvoir… Tu vas apprendre de ma voix ce que je t’ai d’abord caché: comment jadis le chef des héros et des demi-dieux traversa la Piétrie et les hauts sommets des Leibèthres, et il me priait de l’aider dans son voyage sur un navire de haute mer vers des tribus d’hommes inhospitaliers, jusqu’à la nation riche et orgueilleuse que gouvernait Aiétès, fils du soleil qui éclaire les mortels. »

Commentaire: Le prologue s’adresse à Musée, disciple d’Orphée et premier prêtre des mystères d’Eleusis. Le chef des héros de l’aventure est Jason. La Piétrie est une province côtière située au nord de la Thessalie et qu’il fallait franchir pour se rendre d’Iolcos en Thrace où habitait Orphée, fils du roi de ce pays. La Thrace est traversée par la chaîne des monts Rhodopes dont le sommet atteint 2275 mètres. C’est à ces monts qu’Orphée donne le nom de Leibèthres où nous pouvons voir la racine grecque Elibatos, escarpé, jointe au nom du pays Thrès pour Thrace. La nation riche et orgueilleuse que gouvernait Aiétès était celle des Colques. L’or de Colchide était réputé dans l’antiquité ainsi que ses pierres précieuses et ses richesses de toute nature. Ce pays se trouvait au fond de la mer Noire.

« Car Pélias craignait les oracles; il avait peur que le pouvoir royal ne lui fût enlevé par la main du fils d’Aison…Il ordonna d’apporter de Colchide dans la Thessalie aux bons chevaux la Toison d’Or. Et Jason, quand il eût entendu cette parole injuste, tendit les mains et appela la vénérable Héra qui appela Tritogénie. Celle-ci fabriqua d’abord un navire en chêne qui, le premier, à l’aide de rames en sapin, traversa les abîmes salés et fraya les voies de la mer.

Commentaire: C’est à Héra que s’adresse Jason et c’est elle qui donne des ordres pour la construction du navire. Or Héraclée était consacrée à Héra; c’est donc bien là comme nous l’avions supposé que le vaisseau fut construit. Ce n’était pas le premier bateau qui s’aventurât sur la mer, mais ce fut peut-être le premier qui combinât systématiquement la navigation à voile avec la propulsion par de multiples rameurs. En outre, il fut le premier à parcourir certaines voies d’eau.

« Alors Héra, épouse de Zeus, envoya une bise sifflante et Argo se hâta de voguer… Lorsque l’aube sacrée, montant des flots de l’océan, ouvrit le Levant et que la fille du matin la suivit apportant aux mortels et aux immortels la douce lumière, alors les guettes et le pic venteux du Pélion apparurent du rivage…ils abordèrent rapidement au rivage abrupt…Les héros Minyens sortirent et cessèrent de peiner. »

Commentaire: Le départ d’Héraclée dut avoir lieu quelques heures avant le point du jour car au lever du soleil ils arrivaient dans le golfe de Volos au fond duquel leur apparaissait de loin l’imposant sommet du Pélion. D’Héraclée à ce point il fallait compter 60 kilomètres de parcours (voir carte ci-dessous).

« Le cavalier Pélée commença à les haranguer en ces termes…C’est là que, dans une caverne, habite Chiron, le plus juste des Centaures qui furent nourris à Pholoé et sur les cimes élevées du Pinde. »

Commentaire: Les héros firent d’abord une démarche respectueuse auprès du centaure Chiron, l’éducateur de Jason, résidant à Pholoé qui peut être la localité de Pherae située à peu de distance d’Iolcos. Les centaures étaient un peuple d’hommes aux moeurs rudes vivant entre le Pélion et l’Ossa et qui devaient être des cavaliers émérites, plus souvent à cheval qu’à pied. La Thessalie dont ils occupaient une partie était appelée d’ailleurs la Thessalie aux bons chevaux. C’est un cavalier, Pélée qui harangue les Argonautes. Les centaures étaient aussi de hardis montagnards. On comprend que Jason, formé à leur école ait eu tout ce qu’il fallait pour être un chef d’aventures.

« Mais quand nous fûmes partis de la caverne en hâte…quand tous furent arrivés au rivage et entrés dans le navire, ils s’assirent à leurs premières places…La pointe de Pissa se cacha et le rivage de Sépias-Sciathos apparut, et le tombeau de Dolos et la maritime Homolé et le cours du torrent envahi par la mer qui répand à travers un grand pays ses eaux tumultueuses. »

Commentaire: Le séjour des Argonautes en ce lieu ne fut qu’une halte brève; c’est « en hâte » qu’ils quittèrent la caverne de Chiron. En sortant du golfe de Volo ils passent d’abord devant l’île et les récifs de Pithou qui doivent être la pointe de Pissa d’Orphée. Sépias est le cap qui termine vers l’est la bizarre presqu’île de Trikeri qui barre l’entrée du golfe de Volo. En face de ce cap s’étend l’île de Skiathos que l’Argo dut doubler à sa droite tandis qu’à sa gauche il passait en face de Magnésie où se trouvait le tombeau de Dolops, fils de Mercure, qui y mourut. Quant à la maritime Homolè, nous en voyons le souvenir dans le cap Amoni qui termine au nord-est la longue île d’Eubée. Arrivés là, les navigateurs avaient couvert dans la journée une distance de 300 kilomètres à la voile et à la rame. Ce parcours constitue pour l’époque un véritable record de vitesse qui n’a cependant rien d’invraisemblable puisque Théocrite fait parcourir en 3 jours par Argo la distance d’Iolcos à l’Hellespont. Les Argonautes durent prendre un repos nocturne bien mérité dans cette délicieuse vallée dont Virgile a célébré la beauté.

« Les Minyens aperçurent les sommets inaccessibles des rochers élevés de l’Olympe; ils contournèrent l’Athos couvert d’arbres et la large Pallène et la très divine Samothrace où sont les effrayantes cérémonies des dieux… Sur mes conseils, les héros s’y rendirent… Nous fîmes aborder le navire rapide aux rocs sourcilleux des Sinties, dans la très divine Lemnos. »

Commentaire: Le lendemain matin, ils tournaient résolument le dos à l’Olympe, longeaient la côte méridionale de la péninsule de Pallène qui termine à l’ouest la Chalcidique et ils abordèrent à l’île de Samothrace, célèbre dans l’antiquité pour les terribles mystères des Cabires qui s’y pratiquaient. Mais ils se bornèrent à y sacrifier sans s’y attarder. Ils reprirent la mer et voguèrent vers le sud achevant leur deuxième étape de 300 kilomètres, ce qui les conduisit à un groupe de petites îles rocheuses toujours proches de Lemnos et qui portent le nom de sidhirites. Là ils débarquèrent pour de bon.

« Là, des oeuvres mauvaises avaient été faites par les femmes; elles avaient en effet , par leurs crimes, fait périr leurs maris, et l’illustre Hypsipyle, la plus belle des femmes, les gouvernait à leurs souhaits… Par les charmes de l’amour, Jason captiva Hypsipyle et ils s’unirent les uns aux autres. Et ils auraient oublié le voyage s’ils n’avaient pas été détournés et charmés par la magie de mes prières. »

Commentaire: Les Argonautes apprirent que les femmes de Lemnos avaient tué leurs maris qui les brutalisaient et les trompaient. Ils se hasardèrent à passer dans la grande île voisine et, après quelques difficultés préliminaires, y furent tellement bien accueillis qu’ils en oublièrent le but de leur voyage. Orphée dit bien qu’il les rappela à la réalité, mais il se garda bien de préciser à quel moment il montra ainsi plus de vigilance que ses compagnons; c’est que lui-même il fit d’abord comme les autres. Or la reine Hypsipyle eut le temps de donner à Jason deux fils que nous pouvons supposer jumeaux. Il fallait donc que les Grecs séjournassent à Lemnos au moins dix mois. C’est le temps que nous adopterons et qui nous conduit, pour la reprise du voyage, au début de mai 1227.

« De là, ce fut dans l’Hellespont qu’avec l’aurore le souffle favorable et fort du Zéphyr nous porta au-delà de l’étroite Abydos vers Illion de Dardanie, ayant à droite Pitya où de ses ondes argentées l’Aisépos arrose la terre chargée d’épis d’Abarnis et de Percotè… Mais quand nous eûmes abordé sur le sable, alors Tiphys, le pilote du bateau, et le noble fils d’Aison et aussi les autres Minyens dressèrent pour Tritogénie aux yeux pers une pierre pesante là où les nymphes versent de beaux ruisseaux au pied de la fontaine Artacie. C’est pourquoi, navigant sur le large Hellespont, les héros rencontrèrent un calme serein à l’intérieur du golfe… Là, préparant sur les promontoires de la grève les repas et un abri, nous songeâmes chacun au souper. »

Commentaire: De Lemnos, les Argonautes se rendirent dans l’Hellespont (les Dardannelles) dont l’entrée est située à environ 70 kilomètres de l’île qu’ils quittaient. Ils l’atteignirent à l’aurore. Ils passèrent non loin de Troie et de Dardanus, contournant le brusque crochet que fait le détroit en face d’Abydos. Les navigateurs abordent auprès de la fontaine Artacie où ils érigent une pierre en l’honneur de Tritogénie ou Athéna à qui ils attribuent et de qui ils espèrent encore le bon succès de leur voyage. Artacie est l’Artaki moderne, au sud de la presqu’île de Cysique, dans la mer de Marmara. Nous trouvons là encore une étape quotidienne de 300 kilomètres environ. (voir carte ci-dessous).

« Comme on était attablé, survint le héros Cysique qui régnait sur les Dolopes du voisinage… Celui-ci honora de son hospitalité tous les Minyens… Mais comme Titan se plongeait dans le cours de l’océan… survinrent des hommes belliqueux qui habitaient dans les montagnes du nord… pareils aux vigoureux Titans et aux Géants; chacun avait six mains qui partaient des épaules… A cette vue, les rois invincibles s’élançaient au combat… Le robuste fils de Zeus les tua à coup de flèches. Mais en même temps, il fit périr le fils d’Aineus, Cysique, sans le vouloir… Il était de son destin d’être tué par Héraclès. »

Commentaire: Non loin d’Artacie se trouvait la capitale du roi Aeneus qui régnait sur ceux qu’Orphée nomme Dolopes et qui doivent être les Dolions. Aineus traita les Argonautes cordialement. Cependant leur réunion fut troublée par l’arrivée d’adversaires venus des hauteurs. Les Grecs les tuèrent, mais en même temps, dans l’obscurité, Hercule ne s’aperçut pas qu’il tuait le fils d’Aineus. L’infortuné prince fut inhumé dans la capitale qui porta son nom. Les funérailles du fils du roi durent naturellement retenir quelque temps les voyageurs à Cysique.

« Du sommet du Dindyme, Rhéa envoya un vent direct.. de Peismatia où se délièrent les amarres qui retenaient Argo. Quand le vent eût empli les voiles du vaisseau, celui-ci s’élança, fendant les flots salés de la mer; il longea de près les confins de la terre mysienne; promptement dans sa course, il franchit les bouches du Rhyndacos; il entra dans le beau port sablonneux et il aborda au rivage. Alentour apparaissaient la colline d’Arganthos et ses vastes pics rocheux. (Ici se situe la perte d’Hylas, qu’Héraclès recherche. ».

Commentaire: Les Argonautes entrèrent dans l’embouchure du Rhyndacos, fleuve de Mysie. C’est là qu’Hylas, le compagnon favori d’Hercule, fut ravi par les nymphes d’une fontaine, c’est-à-dire sans doute qu’il se noya en se baignant dans le lac d’Ulubad. Hercule se mit à sa recherche. Compte tenu du temps perdu, les navigateurs couvrirent moins de 100 kilomètres.

« A l’aurore, nous arrivâmes à une terre funeste où régnait Amycos sur les Bébryces orgueilleux qui ne se soucient pas de la loi de Zeus qui inspire tous les oracles… Le vigoureux Pollux l’anéantit… Quant au peuple des Bébryces, les Minyens les exterminèrent de leurs armes d’airain. Partis de là, peinant sur les rames, nous abordâmes sur une côte escarpée et profonde, à la grande ville des Bithyniens, et nous hâtant vers l’embouchure, dans les forêts blanches de neige, le soir campant en plein air, nous préparâmes notre repas. »

Commentaire: Le lendemain matin, les Argonautes remettaient à la voile et arrivaient peu après au pays des Bébrices qui étaient sans doute les habitants de la contrée où se trouve la ville actuelle de Brousse. La guerre dut être longue, même contre des gens mal armés. Et ce qui le prouve, c’est que partant de là, quand les Argonautes arrivèrent à la grande ville des Bithyniens, Nicomédie, qui n’était séparée du pays des Bébrices que par les monts Arganthos, ils trouvèrent les forêts blanches de neige. On était alors apparemment au début de décembre 1227 et le séjour des navigateurs dans la mer de Marmara avait duré 7 mois.

« Là, jadis, Phinée, au funeste hymen… avait rendu aveugles ses deux enfants… Les deux fils de l’illustre Borée les sauvèrent et leur rendirent la vue; ils infligèrent à Phinée le châtiment de sa terrible colère en le privant de l’éclat de la lumière. Puis l’impétueux Borée, dans des tourbillons de tempête, l’enleva et le roula par les bois et les forêts de Bistoine pour qu’il y subît la mort et une destinée funeste. »

Commentaire: Chez les Bithyniens, les Argonautes rencontrèrent Phinée, poète aveugle, dont Orphée résume les aventures précédentes en Thrace.

« Après avoir quitté la demeure de Phinée l’Agénoride, sur le grand gouffre de la mer, nous arrivâmes auprès des roches Cyanées dont m’avait parlé jadis ma mère, la sage Calliope. Elles ne peuvent échapper à leurs tâches pénibles, mais, poussées par les blanches tempêtes des vents, précipitées l’une contre l’autre, elles se heurtent dans leur course. La mer et le vaste ciel sont emplis du fracas des lames qui se brisent et des vagues qui se soulèvent, et l’onde infinie gronde en des flots bouillonnants… les roches inaccessibles s’écartèrent l’une de l’autre; le flot grondant reflua; l’abîme céda la place au navire… Et quand la quille parlante se fût précipitée par l’entrée du détroit à travers les roches Cyanées, aussitôt elles s’enracinèrent au fond et y restèrent fixées pour toujours. Ainsi l’avaient filé les puissantes Destinées. »

Commentaire: Il semble bien résulter du texte que jusqu’à la fin de l’année 1227 avant Jésus-Christ le passage était réputé extrêmement dangereux, sinon impraticable, et que c’est depuis cette époque qu’il ne l’est plus. Il y eut donc à ce moment-là un phénomène tectonique qui élargit le passage; ce ne peut être que le même qui a relevé les seuils de l’isthme de Suez et ouvert le détroit de Gibraltar, autrement dit l’effondrement de l’Atlantide.

« Alors, échappés aux amères épreuves de la mort, nous arrivâmes à l’embouchure du Rhébanos, à une côte escarpée et noire au-delà de la longue île Thynéide. Loin d’elle, le Tembrios poissoneux déborde sur les rives verdoyantes, et le Sangarios, qui se jette dans les flots de l’Euxin. Après avoir ramé pour nous rapprocher du rivage, nous abordâmes auprès du cours du Lycos où, sur son peuple , régnait Lycos qui portait le nom du fleuve… Là le destin fit périr deux hommes, Idmon l’Ampycide et le pilote Tiphys… »

Commentaire: Le Bosphore heureusement franchi, mais au ralenti, les Argonautes aperçoivent un petit cours d’eau côtier, le Rhebanos, qui est le Riva-Déré et qui se jette dans la mer Noire, près de la sortie du détroit. Un peu plus loin, ils croisent l’embouchure du Tembrios, qui doit être la Kandra, et celle du Sangarios, la Sakaria, déjà plus importante, tous deux tributaires de la mer Noire ou Pont-Euxin. Ils débarquent enfin au Lycos que nous ne croyons pouvoir mieux identifier qu’avec le Kilidj, rivière qui se jette à Erekli, nom turc d’Héraklée et témoignage du passage des Argonautes par cet endroit. Malgré les difficultés que présentait la traversée du Bosphore, les navigateurs n’en avaient pas moins retrouvé l’excellente allure de 300 kilomètres en un jour. Là, deux des Argonautes, dont le pilote, périrent. Si peu de temps qu’aient duré leurs funérailles, elles n’en retardèrent pas moins de quelques heures le départ du lendemain.

« Ancée, savant dans l’art nautique, prit en main la barre du gouvernail, dirigeant le navire vers le cours du Parthénius… De là, longeant l’extrémité du promontoire, nous arrivâmes au pays des Paphlagons; mais Argo le dépassa dans sa course sur le grand abîme et arriva au cap de Carambis, là où est le Thermodon et le cours de l’Halys, qui jette sur la grève les tourbillons d’eau salée qu’il entraîne. »

Commentaire: L’étape suivante ne fut donc que de 200 kilomètres. On dépassa d’abord l’embouchure du Parthénius, l’actuel Bartin, puis on arriva au pays des Paphlagons, qu’on dépassa pour se hâter d’arriver au cap Carambis (le moderne Kerembé) (cf. carte ci-dessous)

« Lorsqu’on s’avance plus bas, à l’opposé de l’Ourse boréale, on trouve les longs noeuds de Thémiscire Doiantide: auprès, il y a les villes des Amazones dompteuses de chevaux; les Chalybes, les peuples Tibarènes et les nations Béchires mélangées aux Mossynes habitent autour de la plaine. Naviguant sur la gauche, nous abordâmes à des grèves où étaient les Macres, limitrophes des Mariandynes. »

Commentaire: Après s’être reposés la nuit au cap Carambis, les navigateurs franchirent sans s’y arrêter, le double cap au fond duquel se trouve Sinope, dépassèrent le cours puissant de l’Halys ou Kizil-Irmak et arrivèrent au fleuve des Amazones qu’Orphée appelle Thémiscyre Doiantide. Le Thémiscyre pourrait signifier « le point de rencontre où se mêlent les Tschai », dont l’un arrose la ville d’Amasia, la capitale des Amazones. Dans ce parcours, les Argonautes longent les côtes au sud desquelles, à l’intérieur des terres par conséquent, à l’opposé de l’Ourse boréale comme dit Orphée, il y a les Amazones, les Chalybes, les Tibarènes, les Béchires et les Mossynes dont on peut retrouver des traces dans les noms modernes des localités. Ils poursuivirent leur navigation jusqu’à la limite entre les Macres, que l’on retrouve à Makriali, et les Marrandynes. Cette journée a été au moins aussi remplie que les précédentes puisqu’elle a compté un peu plus de 300 kilomètres.

« Plus bas, s’étend la longue gorge de Hélicé; là, au pied des montagnes, un cercle de vallons se distingue au loin, au-delà du fond du large golfe; là est le mont escarpé de Symé et une vaste prairie verdoyante; là les flots grondants du fleuve Araxe; de là coulent le Thermodon, le Phasé et le Tanaïs, où sont les illustres tribus des Colques, des Hénioques et des Araxes. »

Commentaire: Orphée donne ici une description de l’arrière-pays dont il visite la côte. Sans doute le fait-il parce que ce site est d’une importance particulière. Au sud s’étend la longue gorge de l’Hélicé où, dans un cercle de vallons, au mont escarpé de Symé prennent naissance l’Araxe, le Thermodon, le Phasé et le Tanaïs. En effet, derrière la chaîne côtière qui atteint 3700 mètres, on aperçoit un demi-cecle de montagnes moins élevées (3000 mètres), les « vallons » d’Orphée, au revers desquelles se trouve la ville d’Ilidja dans une large vallée où l’on voit également la localité de Samou. L’autre versant de la vallée est constitué par une chaîne de montagnes qui atteint 3367 mètres à cet endroit mais qui va, vers le nord-est, rejoindre l’immense Ararat aux 5211 mètres d’altitude. (carte ci-dessous)

Commentaire (suite): nous sommes donc au point d’où partaient les quatre fleuves qui arrosaient la Terre au temps du Paradis terrestre: le Ghéon, le Physon, le Tigre et l’Euphrate, et voilà pourquoi Orphée a pour lui une citation spéciale. De là partent encore en effet la Tshorok, l’Araxe, l’Euphrate et le Ketkid Tschai. Cependant les noms de fleuves cités dans le poème ne sont pas tous ceux de la Bible; seul le Phase reproduit le Physon hébreu et justement ce nom de Phase n’est généralement pas donné au Tschorok qui prend sa source non loin de là, mais plutôt au Rion qui descend du Caucase et qui se jette dans la mer Noire un peu au nord du Tschorok.

Qui donc a raison, Orphée ou les modernes? En hébreu, le Physon tire son nom de la racine « Pish » qui signifie: « s’avancer orgueilleusement, qui est augmenté, large, étendu ». Tous ces termes indiquent un cours d’eau vaste, ce qui était bien le cas d’un des quatre fleuves qui arrosaient la terre entière avant le Péché Originel et les dislocations du Déluge.

Qu’Orphée lui conserve ce nom bien que ce qu’il en reste près de l’origine soit bien peu de chose auprès de ce qui était au commencement, prouve que nous avons raison de voir le Physon dans le Tschorok. Comment d’ailleurs ce dernier nom s’explique-t-il? Le copte, langue antique proche de la langue primitive unique l’indique: « Puissant, abondant, spacieux, considérable, étendu », ce qui correspond parfaitement au sens de l’hébreu.

L’Araxe est bien localisé, et ce n’est pas le Tigre. Cependant l’Araxe était originellement le premier affluent important du Tigre lorsque ce dernier coulait vers le nord par ce qui est maintenant la Caspienne; descendant comme lui du massif de l’Ararat, il était comme une seconde source du Tigre. Quant au Tanaïs, on s’exclamera si nous voulons en faire l’Euphrate, tout le monde sachant bien que Tanaïs est le nom grec du fleuve russe appelé le Don. Mais d’où vient le nom du Tanaïs russe? Est-ce le nom grec qui est le plus ancien ou l’appellation primitive est-elle Don? Nous pensons que c’est cette dernière, et comme le Don se jette dans la mer d’Azov au pied des monts du Donez, nous voyons dans ce Donez l’origine du nom grec de Tanaïs appliqué au fleuve, assimilation d’autant plus admissible que le grec Tanaos signifie « allongé », et que le Don, ayant 2100 kilomètres de cours, peut être considéré comme un grand fleuve.

Enfin le Kelkid-Tschai peut être considéré comme un Thermodon. C’est très vaguement que le nom de Tschai rappelle celui du Ghéon du Paradis terrestre, et si ce fleuve est visiblement à identifier avec le Djihoun qui se jette dans le golfe d’Alexandrette, celui-ci et le Kelkid-Tschai ne semblent rien avoir de commun. Cependant, si l’on suit le cours de ce dernier, on remarque qu’arrivé à Ienidjé il reçoit une dérivation qui touche presque d’autre part le Kizilirmak naissant; à cette jonction, une énorme masse de lave indique un soulèvement récent du sol. Si nous passons par cette voie à ce dernier fleuve, nous arrivons à la hauteur de Kaisazie, à une autre dérivation constituée par un chapelet de lacs contournant l’Erdjidjas Dagh et qui a pu fort bien, dans le passé, établir une communication avec le Seihoun qui pouvait n’être sans doute qu’un affluent du Ghéon représenté par le fleuve voisin du Djihoun avec lequel il a pu jadis communiquer dans la région d’Adana, zone alluviale récente. Seehour signifie d’ailleurs « Qui verse dedans » et Djiehoun « Qui reçoit dedans. »

Nous tenons donc là peut-être le haut cours de l’ancien Ghéon dont Orphée nous a marqué la source.

Au surplus, il est vraisemblable que le cours du KizilIrmak, à partir de Kaisarie, suive une voie nouvelle car non seulement il oblique brusquement de 90° à l’ouest, mais toute cette région est formée de roches volcaniques révélant un bouleversement tardif du sol.

« En longeant cette côte, nous arrivâmes aux ports, enfoncés dans les terres, des Oures, des Charandaies, des Solymes et des peuples assyriens, au coude rocailleux de Sinope, aux habitants de Philyre et aux villes nombreuses des Sapires; puis, après eux, aux Byzères et aux tribus inhospitalières des Sigymes. Sous le souffle du vent, Argo volait à pleine voile au point du jour… vers l’extrémité de l’inhospitalière, le long du beau cours du Phase. Mais quand nous eûmes passé les bouches du fleuve au cours paisible, aussitôt apparurent la couronne des fortes murailles d’Aïétès et le bois sacré où la Toison d’Or était suspendue à un chêne aux fruits drus comme la grêle. »

Commentaire: quand les Argonautes reprennent leur navigation, ils passent devant l’habitat des Colques, le peuple de Colchide, puis devant les Hénioques de Gounieh ou Gonia; les Araxes du nom du même fleuve qui arrose la région. Parvenus à cet endroit, nous avons dépassé l’embouchure du Tschorok et nous ne sommes même plus à 50 kilomètres de l’embouchure du Rion, le cours d’eau qui arrosait la capitale d’Aiétès, Aia, la moderne Koutaïs. Dans cet intervalle, nous aurions à peine la place de loger un peuple nouveau. La rive ici est basse et ne présente aucune anfractuosité.

Et voici qu’Orphée nous dit qu’en longeant la côte, il arrive aux ports enfoncés dans les terres des Oures, des Chidnaies, des Charandais, des Solymes, des peuples assyriens, de Sinope, des habitants de Philyre et aux villes nombreuses des Sapires, aux Byzores, aux diverses tribus des Sigymes, et tout ce monde doit trouver place avec ses ports avant l’arrivée chez Aiétès qui semble toute proche. Dans l’état de la géographie actuelle, le récit d’Orphée est incompréhensible. En effet il dit que c’est en longeant la côte que les Argonautes arrivèrent aux ports de ces peuples. Il faut donc admettre qu’il y avait alors une côte continue du Tschorok sur la mer Noire à la Caspienne par le sud de celle-ci et de la mer Caspienne à la mer d’Azov par le nord du Caucase.

Toute cette chaîne de montagne était dès lors à cette époque, une île. Depuis cette époque, il y a eu le soulèvement de l’Himalaya à la suite de l’effondrement de l’Atlantide qui a soulevé en même temps toute cette région. Dans de telles conditions nous sommes en mesure de reconstituer le voyage des Argonautes sur la carte et nous pouvons replacer tous les peuples cités sur celle-ci. Depuis leur départ du pays des Mariandynes, les Argonautes avaient parcouru environ 2800 kilomètres, ce qui représente pour eux un peu plus de 9 jours de navigation. ils arrivèrent donc chez Aiétès vers la mi-décembre 1227, avec un battement possible de deux jours s’ils avaient gravi les pentes des montagnes des Mariandynes pour jeter un regard sur l’arrière-pays décrit par Orphée.

« Demande fut faite au roi qu’il voulût bien mettre les Argonautes, héros d’extraction divine et venus sur ordre des dieux, en possession de la Toison d’Or; en retour, ils lui offraient leur aide contre ses ennemis. Aiétès exigea qu’ils fissent la preuve de leur extraction divine et de la sanction des dieux en maîtrisant deux taureaux indomptables aux pieds d’airain et soufflant la flamme par leurs naseaux que lui avait donnés Héphaestos, en les soumettant au joug et en les forçant à labourer un champ où devaient être semées des dents de dragon. Médée, fille d’Aiétès, qui avait conçu pour Jason une ardente passion et qui était magicienne, les mit en état de remplir victorieusement ces conditions exorbitantes. Quand les dents de dragon eurent levé, elles produisirent des hommes armés qui se seraient tournés contre les Grecs si Médée ne leur avait pas conseillé de jeter au milieu des survenants un gros rocher à l’occasion duquel ils se mirent à se battre entre eux de sorte que les Grecs n’eurent pas de peine à les vaincre.

Cependant Aiétès non seulement refusa encore de livrer la Toison d’Or, mais il prit même des dispositions en vue de faire assassiner les Argonautes et de brûler leur navire. C’est alors qu’ils songèrent à brusquer leur départ. Médée accepta de les accompagner et, au préalable, elle endormit le dragon qui veillait sur la Toison d’Or et la déroba. Au moment où ils comptaient s’embarquer, le fils d’Aiétès, Apsyrte, qui s’était lancé à leur poursuite, les rejoignit; ils l’emmenèrent de force avec eux. Le roi de Colchide à son tour, frêta des bateaux en hâte et fit des efforts si énergiques qu’il était sur le point d’atteindre les fugitifs quand, en désespoir de cause, Médée sacrifia son frère et le coupa en morceaux qu’elle jeta dans la mer où ils furent dispersés par les courants. Aiétès, arrivant sur les lieux, s’attarda à recueillir les restes de son fils et à leur donner une sépulture honorable, ce qui eut lieu près des îles dénommées depuis Apsyrtides en un endroit appelé Tomes; ce délai permit aux Argonautes de s’éloigner. » (cf. carte ci-dessus)

Commentaire: Tout ce récit est une image. De même que les hommes d’airain étaient des hommes armés d’airain, les taureaux aux pieds d’airain étaient des peuples indomptables, comme il y en a encore dans la région caucasique, qu’Aiétès n’avait pu soumettre parce qu’ils habitaient un pays volcanique inaccessible sauf pour des pieds de montagnards exercés. Les Grecs, montagnards eux-mêmes, réussirent à les maîtriser et à faire des prisonniers conquis les esclaves d’Aiétès, lequel, pour récompenser les Argonautes, essaya de les tourner contre ceux-ci. Mais Médée en semant la zizanie parmi eux au sujet par exemple d’un territoire contesté les rendit inoffensifs.

Arrivés à Aïa à la mi-décembre, les Argonautes durent en repartir vers la mi-mars; si l’on mettait leur départ plus tôt, ils n’eussent sans doute pas trouvé les fleuves du nord de la Russie et l’Océan Glacial libres de glaces et ils n’eussent pu y naviguer comme nous allons voir qu’ils l’ont fait. Notons pour confirmer la véracité du récit d’Orphée que les îles Apsyrtides dont il parle se trouvent près de l’embouchure du Tschorok. L’étymologie de Tomès vient du verbe Tomè qui signifie « découper en morceaux. »

« La nuit à la tunique d’étoiles avait parcouru la moitié de sa course quand s’accomplit la ruse odieuse et la sombre destinée du glorieux Apsyrte par suite de l’amour de Médée. Ils le tuèrent et le jetèrent à l’embouchure du courant du fleuve; Apsyrte, sous le souffle violent du vent, entraîné par les tourbillons dans les flots de la mer stérile, aborda aux îles que l’on appelle Apsyrtides. Mais ce crime n’échappa point à Zeus qui surveille tout, ni aux destins. Quand ils furent entrés dans le navire et que, des deux côtés on eût coupé les amarres du rivage et que, sous l’action des rames rapides, on eût fendu en hâte une grande partie du fleuve, nous ne fûmes pas jetés, par la large embouchure du Phase dans la mer poissonneuse, mais, par erreur, nous fûmes emportés tout à fait en arrière, naviguant sans cesse en remontant; par l’étourderie des Minyens, on laissait les villes des Colques; l’obscurité ténébreuse nous enveloppait. Imprudents, nous courions en hâte sur les flots au milieu d’une plaine; des mortels habitent à l’entour, les Gymnes, les Bouonomes, les rustiques Arcyes, la tribu des Cercètes et celle des fiers Sindes qui résident au milieu des vallées des Charandaies auprès du promontoire du Caucase, à travers l’étroite Erythie. »

Commentaire: Les Argonautes avaient donc quitté Aïa à la faveur de la nuit. Dès lors, leur étape ce jour-là fut plus longue que les autres. Ils étaient d’ailleurs pressés d’être hors d’atteinte d’Aiétès. Normalement, ils auraient dû pour retourner en Grèce naviguer au sud-ouest le long des côtes de Colchide; mais, par une heureuse conséquence qui les sauva temporairement de la poursuite d’Aiétès, leurs esprits troublés les portèrent en arrière, dans l’obscurité, dit Orphée, c’est-à-dire, pour des gens qui s’orientaient en regardant vers le midi, vers le nord.

Ils ne firent cependant pas à rebours le chemin qu’ils avaient suivi autour du Caucase, ce qui les eût fait tomber infailliblement entre les mains de leur ennemi; mais sitôt franchie l’extrémité occidentale de cette chaîne, ils naviguèrent franchement au nord à travers la mer d’Azov, ce qui les amena nécessairement au milieu des terres entourant cette mer presque entièrement fermée; c’est pourquoi Orphée dit qu’ils couraient au milieu d’une plaine, parce que ces terres étaient basses pour la plupart. Crombette a réussi à localiser autour de la mer d’Azov tous les peuples cités. (cf. carte ci-dessous)

« Mais quand au levant parut l’aurore, nous abordâmes à une île où l’herbe fleurit; là se séparent, en cours d’eau non navigables, le vaste Phase et le Sarange au cours silencieux, que le Maiôtis, débordant sur les terres, envoie à grand bruit dans la mer, à travers les herbages marécageux. »

Commentaire: l’île en question devait être formée par le Don, le Manytsch et le Sarange. Comme l’herbe est fleurie, on doit être au printemps. Le Phase est le Don qui se jetait alors dans l’Océan Scythique.

« Alors, à la rame, nous navigons une nuit et un jour, et en deux fois trois quarts de jour, nous arrivons au Bosphore au milieu d’un étang où jadis Titan, voleur de boeufs, monté sur un vigoureux taureau, fendit le déversoir du marais. Et après avoir peiné tout un jour sur les rames, nous arrivons d’abord dans le pays des Maiotes, aux molles tuniques, chez le peuple Gélon et les tribus immenses des Longues-Chevelures, les Gètes, les Gymnaies, les Cécryphes, les Arimaspes aux yeux hauts, dans la terre desquels des peuples d’hommes très malheureux habitent autour du marais Maiotide. »

Commentaire: Trompés par les marais et pensant qu’il n’y a pas d’issue vers l’est, les Argonautes reviennent en arrière et font le tour de la mer d’Azov à la rame en revenant vers leur point de départ. (carte ci-dessous)

« Mais après que les immortels nous eurent imposé cette déplorable affliction, nous traversâmes l’extrémité de l’abîme des eaux. Sur des rives basses, les flots soulevés et grondants vomissent une mort imminente et l’immense forêt résonne, qui s’étend jusqu’aux extrémités du nord vers l’Océan. Arraché à cet abîme, Argo passa par l’embouchure. » (cartes 11 et 12)

Commentaire: Les Argonautes suivent le cours du Don et par la Karpowra aboutissent à l’Océan Scythique dont ils longent la côte ouest jusquà Kazan qui était alors l’embouchure de la Volga. Cet océan est indiqué en totalité sur la carte qui suit.

« Neuf nuits et neuf jours, en peinant, nous laissons çà et là des tribus d’hommes cruels, la race des Pactes et des Arctiers et des fiers Lélies, les Scythes porteurs d’arcs, fidèles serviteurs d’Arès et les Taures mangeurs d’hommes qui portent à Mounichia des victimes qui ne sourient pas et le cratère déborde de sang humain; plus haut les Hyperboréens, les Nomades et le peuple de la Caspienne. »

Commentaire: Les Argonautes remontent le cours de la Volga en croisant des peuples que Crombette a localisés sur la carte ci-dessous.

« Mais quand parut la dixième aurore qui éclaire les mortels, nous abordâmes aux vallons Rhipée et, de là, aussitôt Argo poussait devant lui, courant dans le lit étroit d’un fleuve et il tomba dans l’océan que les mortels Hyperboréens appellent Pont Cronios ou mer Morte. Nous ne pensions pas échapper à une mort misérable si, alors que le navire s’élançait de toute sa force, Ancée ne l’avait pas dirigé pour le faire aller vers la droite de la grève, confiant dans le gouvernail poli; et, maîtrisé par ses deux mains, Argo bondit. Mais, vaincus par la fatigue des rames, les mains ne restant plus en place, affligés en leur coeur, ils appuyèrent leurs fronts sur leurs coudes repliés, tâchant de sécher leur sueur; leur coeur était épuisé par la faim. »

Commentaire: Le navire Argo était échoué sur la ligne de partage des eaux, à 100 kilomètres de l’océan Glacial, quand il se met à courir dans le lit étroit du fleuve et, s’élançant de toute sa force, tombe dans l’océan à une vitesse folle, si bien que les navigateurs se crurent voués à une mort certaine, sort que le pilote n’évita qu’en échouant le navire sur la grève. Que s’était-il donc passé?

C’est qu’en ce moment-même l’Atlantide descendait au fond de l’abîme et que le raz-de-marée provoqué par cet effondrement atteignait alors le sud de la mer Blanche et en pompait les fleuves. Cette mer étant beaucoup plus proche de l’Atlantide que la mer Rouge, le phénomène s’y faisait sentir dès l’aurore tandis qu’il ne devait atteindre le fond de la mer Rouge que le soir du même jour.

On était donc au 2 avril 1226. Voilà donc un témoignage de plus sur l’effondrement de l’Atlantide. Crombette apporte des précisions sur l’harmonie des chronologies des trois évènements qui font l’objet de cette conférence pour montrer qu’elles coïncident parfaitement. Nous ne voulons pas pour autant arrêter là le récit du voyage. Mais nous irons un peu plus vite à partir de maintenant pour ne pas trop allonger notre conférence. Reprenons le texte d’Orphée:

« Ancée bondit et excita tous les héros en les conseillant par de douces paroles. Et eux, avec des câbles bien tordus, enjambant des bordages, plongèrent leurs légères chevilles dans un bas-fond de la mer; vite, Argos et Ancée, de l’extrémité de la poupe, attachèrent aux cables bien tordus une longue corde qu’ils jetèrent et dont ils donnèrent à prendre le bout. Des héros courant rapidement sur la rive tirèrent en hâte, et le navire suivit, fendant les chemins liquides, le long des galets polis. Car la brise aiguë ne soulevait pas cette mer sous le souffle du vent mugissant: la mer gisait silencieuse, là où sont les dernières eaux de la Grande Ourse et de Tethys…

Mais quand l’aurore qui éclaire les mortels vint pour la sixième fois, nous arrivâmes chez l’opulente et riche nation des Macrobies qui vivent beaucoup d’années… Nous dépassâmes leur agglomération, suivant à pied le rivage… Ensuite, amenant le navire agile, nous arrivons chez les Cimmériens qui, seuls, sont privés de l’éclat du soleil au feu frémissant. Car le mont Riphée et le col Colpios leur ferme le levant. La monstrueuse Phlégrée les ombrage de près et s’étend sur la lumière du midi. D’autre part, les Alpes aux longues pointes cachent la lumière du soir à ces mortels et l’obscurité s’étend toujours sur eux. ».

Commentaire: Les Argonautes ont hélé leur navire arrivé sur la grève. Puis ils repartent dans l’Océan Glacial Arctique et font le tour de la Scandinavie (cf. carte ci-dessous).

« Du creux du navire, le chêne de Tomaros …parla…’A cause de la mort d’Apsyrte… je rencontrerai une misère lamentable et pénible si je m’approche des navires vengeurs. En effet, si, me détournant vers les promontoires sacrés, vous n’arrivez pas à l’intérieur du sein de la mer stérile, c’est sur la haute mer atlantique que j’irai.’ Et le coeur des Minyens se contracta d’outre en outre: allaient-ils avoir une fin lamentable à cause des amours de Jason?…Jetteront-ils en pâture aux poissons Médée? Mais l’illustre fils d’Aison pénétra leurs pensées et à force de prières détourna leur colère… ils prirent les rames, Ancée manoeuvrant la barre avec art; Argo passa le long de l’île d’Ierne. Par derrière, violemment survint une tempête sombre, frémissante, qui gonfla les voiles. Le navire courut sur les grosses vagues: personne n’espérait plus respirer au sortir de cet anéantissement, car la douzième aurore était venue.

Personne en son esprit n’aurait su dire où nous étions si Lynceus aux extrémités de l’océan au cours paisible n’eût reconnu une île couverte de pins et le vaste palais de la reine Déméter; alentour une grande nuée la couronnait… C’est alors que moi je dis de ne pas naviguer près des brisants de l’île ni près de ces demeures resplendissantes où nul parmi les mortels ne s’était présenté avec un navire. Car il n’y a pas de port qui puisse contenir les navires oscillants car tout autour s’élève un rocher inaccessible. L’île produit en abondance les beaux dons de Déméter. «

Commentaire: Comme on le voit sur la carte 16, les Argonautes font le tour de l’Irlande par l’ouest et se retrouvent près de l’île de Grasholm à l’extrémité du pays de Galles

« Le troisième jour, nous arrivâmes à la maison de Circé, à la terre inculte de Lyncée et aux habitations ceintes par la mer; alors nous abordâmes sur la grève, le coeur affligé et nous attachâmes les amarres à des rochers. Jason se demandant qui d’entre les humains habitait cette terre immense, envoya du navire des compagnons fidèles pour en connaître la ville et les demeures des peuples. Tout à coup, en allant, ils rencontrèrent la vierge de la même race qu’Aiétès le magnanime, la fille du soleil. Circé est le nom que lui donnent sa mère Astérope et Hypérion que l’on voit de loin. Elle descendit rapidement au vaisseau; elle s’en retourna en se hâtant et, au milieu du navire, il y avait des vases bien façonnés pleins de nourriture et de boisson. Comme nous nous hâtions, un vent favorable accourut et alors, après avoir détaché de l’île les amarres, en traversant les vagues, nous arrivâmes à l’embouchure du Tartesse et nous abordâmes aux Colonnes d’Hercule. Auprès des promontoires sacrés du roi Dionysos nous demeurâmes le soir car notre coeur avait besoin de nourriture. »

Commentaire: Voilà encore une longue étape; la « Maison de Circé » doit se trouver sur les îles Cisargas au large de l’Espagne; le Tartesse est le Guadalquivir; ce sont les Argonautes qui donnèrent au détroit de Gibraltar nouvellement ouvert le nom de « Colonnes d’Hercule » car ils furent les premiers Grecs à le franchir. Enfin ils abordent à Abila sur la côte marocaine. Les voilà de retour en Méditerrannée (cf. carte ci-dessous)

« Au moment où la lueur qui apporte la lumière s’éveillait au levant, dès l’aube, nous déchirâmes de nos rames l’eau verdâtre de la mer; nous arrivâmes à l’abîme sarde, aux golfes des Latins et aux îles d’Ausonie; puis aux falaises Tyrrhéniennes. Quand nous fûmes rendus au sonore détroit de Lilybée, quand nous fûmes rendus à l’île aux trois pointes, la flamme etnéenne d’Encélade écarta notre ardeur. Par dessous la proue bouillonnait une onde funeste venant du fond, et des profondeurs extrêmes sifflait Charybde enflant ses vagues; elles atteignaient le sommet du mât. Le courant retenait le navire au même endroit et il ne lui permettait pas de s’élancer en avant ni de se retirer en arrière. Dans un creux fatal, Argo errait, tournoyant en cercle, et il allait peut-être s’engloutir dans les gouffres, si la fille aînée du Vieillard de la mer n’eût désiré vivement voir le puissant Pélée, son mari. Calme, elle surgit de l’abîme, elle préserva le navire Argo et le sauva des remous. »

Commentaire: Les Argonautes longent d’abord les côtes d’Algérie et de Tunisie, puis ils naviguent dans la mer Tyrrhénienne qu’Orphée appelle l’abîme sarde. Ils passent au large du Latium et de Capri pour apercevoir l’Etna en eruption. Ils ignorent l’ouverture du détroit de Messine qui vient d’avoir lieu et font le tour de la Sicile, l’île aux trois pointes. Ils assistent à l’érection du massif volcanique de Scylla dont parle également Virgile. (cf. carte ci-dessous).

« Après que, dans sa course, Argo eût échappé à ce destin et eût atteint les vagues et le golfe rempli de vents rapides qui heurtaient les cordages, il arriva à la très divine Corcyre qu’habitent les Phéaciens, habiles à la rame et aux traversées maritimes. Alcinoos, le plus sage des rois, les commande et leur fait la loi. Après avoir attaché les amarres, nous préparâmes un sacrifice à Zeus, qui prédit tout, et à Apollon du rivage de la mer.

C’est là qu’à force de ramer en hâte se portèrent sur des navires innombrables les troupes puissantes d’Aiétès, des Colques, des Eranes, des Charandaies et des Solymes à la recherche des Minyens pour amener Médée devant son père Aiétès et lui faire expier le meurtre de son frère. Afin de soustraire Médée à l’autorité de son père on la maria séance tenante à Jason. Quand les Colques et les Minyens furent venus en présence du roi irréprochable et que chacun eût parlé, Jason obtint d’Alcinoos d’emmener Médée comme son épouse. » (carte ci-dessous)

Commentaire: L’île de Corcyre où se passent tous les faits qui viennent d’.être évoqués est Corfou. De là, comme le montre la dernière carte, ils reprennent la mer pour reganer Iolcos. Ils sont d’abord refoulés sur la côte Libyenne, puis ils font escale en Crète. Puis ils rejoignent leur patrie après un périple à travers les Cyclades. Ils arrivent à Iolcos le 7 octobre au soir où ils sont l’objet de grandes fêtes. Citons pour terminer les deux dernières phrases du poème qui montrent l’esprit particulièrement religieux d’Orphée:

« Quant à moi, je me rendis au Tenare battu des vents pour faire un sacrifice aux rois très illustres qui tiennent les clôtures des gouffres infernaux. Parti de là, je me précipitai vers la Thrace couverte de neige, dans le pays de Leibèthre, terre de ma patrie. »

En conclusion, nous voyons que le poème d’Orphée correspond bien à un voyage réel, mais que sa géographie ne peut se comprendre que si l’on admet que l’aspect de la terre changea profondément au moment de l’effondrement de l’Atlantide provoqué par Dieu pour permettre à son peuple élu de franchir la mer Rouge et d’échapper à Pharaon.

Nous ne voulons pas terminer cette conférence sans citer le début du cantique d’action de grâce de Moîse qui exalte la puissance et la bonté de Dieu:

Chantons le Seigneur, fier entre les fiers!

Cheval et cavalier, Il les a versés dans la mer!

Ma force et mon cantique, c’est le Seigneur:

Il est pour moi le salut.

C’est lui mon Dieu, je lui rends gloire,

Le Dieu de mon père, je L’exalte!

Le Seigneur est vaillant au combat

« Le Seigneur », tel est Son nom.

Les chars de Pharaon et son armée,

Il les a versés dans la mer!

Ses grands chefs sont noyés dans la mer Rouge.

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