Secrets révélés

Fascisme et Occultisme, un Nouvel Odre Mondial politique et spirituel

LES PORTES-PAROLES D’UNE NOUVELLE ÈRE OCCULTE

ANNIE BESANT

Annie Besant 33ème degré Franc-Maçon

Annie Besant (1847-1933), qui a succédé à Henry Steel Olcott à la tête de la Société de Théosophie en 1907, conseillée par un ex-ecclésiastique anglican du nom de Leadbeater (1854-1934), présente un jeune adolescent Hindou, Krishnamurti (1895-1986) comme le nouveau Messie. « Christ » pour les Occidentaux, Bodhisattwa « Maitreya » pour les Orientaux, il sera, affirme-t-elle : l’Instructeur Mondial qui rassemblera toutes les religions en une seule : voilà ce qui a été enseigné à Annie Besant par les Maîtres Invisibles. Krishnamurti mettra fin lui-même à cette imposture, en rejetant la Société de Théosophie et ce personnage qu’on lui a collé sur le dos, prêchant dès lors une Théosophie « réformée », qui lui vaudra d’acquérir une réputation internationale.

Il compte encore aujourd’hui de nombreux adeptes. L’essentiel de son enseignement est contenu dans sa déclaration de 1929, où il affirme que « la Vérité est un pays sans chemin ».

En 1980, il redit à propos de cette Vérité : « Aucune organisation, aucune foi, nul dogme, prêtre ou rituel, nulle connaissance philosophique ou technique de psychologie ne peuvent y conduire l’homme. Il lui faut la trouver dans le miroir de la relation, par la compréhension du contenu de son propre esprit, par l’observation et non par l’analyse intellectuelle ou la dissection introspective. » Rejet des religions établies, des Textes Sacrés, des dogmes et des rituels… La Vérité se trouve en l’homme…


Signalons à cette occasion la première rencontre « physique » d’Annie Besant avec son Maître, telle qu’elle la relate dans son Autobiographie : « Pendant l’été de 1889, j’obtins ma première preuve directe. C’était à Fontainebleau. Je couchais seule dans une petite chambre. Tout à coup je m’éveillai, tressaillant. L’atmosphère autour de moi était comme un océan de vagues électriques, et alors apparut la glorieuse forme astrale du maître invisible à mes yeux matériels… » Illusion ? Hallucination ? Quoi qu’il en soit, cet « océan de vagues électrique » fait pour le moins penser à une intervention « daimonique », pour reprendre l’expression de Jules Blois – c’est-à-dire l’intervention d’une intelligence invisible neutre, selon la théorie néoplatonicienne.

ALICE BAILEY

Alice Bailey (1880-1949), déjà citée, qui se consacre essentiellement au retour du Messie (pas Jésus évidemment), écrit en 1948 dans « Le Retour du Christ » elle déclare :

« L’Église du Christ s’est d’ailleurs rendue tristement célèbre et inefficace par l’étroitesse de ses dogmes, par ses erreurs d’interprétations, son cléricalisme pompeux, son autorité illégitime, ses biens matériels et sa prédication d’un Christ mort. […] L’Église est aujourd’hui le tombeau du Christ, et la pierre de la théologie a été roulée devant la porte du sépulcre. »

On lit de même dans « Vision du Nazaréen » (écrit anonyme, « enseignement » transmis par communication télépathique) :

« Les hommes ont voulu faire de moi un Dieu et se sont querellés à mon sujet… On m’a confondu moi, l’homme, avec l’état christique qui est destiné à tous et non à moi seul et dont je voulais montrer le chemin. L’état christique est l’union avec l’unique conscience divine, celle que j’appelle Père…Les Grands Êtres décidèrent que les peuples de l’Occident se développeraient sur le sentier de l’action, tandis que les peuples de l’Orient trouveraient la Vérité sur le sentier de la contemplation et de la quiétude d’esprit. C’est pour enseigner l’union très heureuse de ces deux sentiers que je naquis en Palestine… »

ARTHUR EDWARD WAITE

Arthur Edward Waite (2 octobre 1857 – 19 mai 1942) était un occultiste américano-britannique.

A.E. Waite intégra l’Ordre hermétique de la Golden Dawn en 1891 et la Societas Rosicruciana in Anglia en 1902. Lorsqu’il devient Grand Maître de l’Ordre en 1903, changeant son nom en Holy Order of the Golden Dawn, de nombreux membres rejetèrent ses idées sur la primauté du mysticisme sur la magie, et un groupe rival, l’Etoile du Matin, fit sécession sous l’impulsion de William Butler Yeats.


La Golden Dawn fut déchirée par nombre de conflits internes jusqu’au départ de Waite en 1914.

Waite fut un auteur prolifique de textes occultes ayant pour thèmes la divination, le rosicrucisme, la franc-maçonnerie, la magie noire et cérémonielle(goétie et théurgie), la Kabbale et l’alchimie; il a également traduit et re-publié plusieurs ouvrages mystiques et alchimiques. Son travail sur le Saint Graal, influencé par son amitié avec Arthur Machen, est remarquable. Certains de ces livres non encore imprimés, tels que le Book of Ceremonial Magic, The Holy Kabbalah, et la New Encyclopedia of Freemasonry, le furent récemment.

Waite est surtout connu pour avoir été le co-créateur du jeu de Tarot dit Rider-Waite, largement utilisé dans le monde anglo-saxon principalement à des fins divinatoires, et l’auteur du manuel d’accompagnement dudit jeu, Pictorial Key to the Tarot. Ce jeu est connu pour être l’un des premiers dont les 78 lames sont entièrement illustrées, contrairement à presque tous les jeux traditionnels où seules les 22 arcanes majeures le sont. Le Tarot Rider-Waite a été illustré par Pamela Colman Smith, membre de la Golden Dawn, et mis pour la première fois en vente en 1910.

ÉMERGENCE DE L’OCCULTISME : LE NOUVEL ORDRE MONDIAL

Le 6 décembre 1916 fut expédiée par la Grande Loge de France à toutes les loges du monde l’invitation à participer à une réunion préliminaire devant se tenir à Paris le 14 janvier 1917. Il s’agissait de discuter rien moins que de la réalisation de la « Société des Nations » à la fin de la guerre (terme adopté dans la lettre), en vue d’une convocation des maçonneries alliés les 28-29-30 juin 1917 pour donner suite à cette initiative.

Les 14 et 15 janvier 1917 eut donc lieu à Locarno la réunion des hautes maçonneries ayant comme objet le « Nouvel Ordre du Monde » – le même thème qu’à la réunion de Locarno de 1872.

Parallèlement fut désigné aux États-Unis, en septembre 1916 par les soins du Colonel House, un comité d’environ 150 professeurs, juristes, économistes, politiciens et autres, parmi lesquels se distinguaient des membres de la « Pilgrims Society » et de la « Round Table » comme Walter Lippmann, Norman Thomas, Allen et John Fuster Dulles, etc…, comité chargé de rédiger un projet des conditions de paix en Europe et d’élaborer la Charte de la future Société des Nations.

Le 28 juin 1917, date du troisième anniversaire de l’assassinat de Sarajevo et du second centenaire de la fondation officielle de la maçonnerie, tandis que la guerre fait rage sur tous les fronts, à Paris, 16 rue Cadet – siège du Grand Orient de France – s’ouvrait un « Congrès International des Maçonneries Interalliées. Les travaux furent ouverts par le Président du Conseil de l’Ordre du Grand Orient français, le 33° Corneau avec un discours programme clair :

« La guerre est transformée en une formidable lutte des démocraties organisées contre les puissances militaires et despotiques. Dans cette tempête le pouvoir séculaire des tsars de la Grande Russie est déjà assombri ; la Grèce, sous la pression des événements a du retourner à sa constitution libérale. D’autres gouvernements seront emportés par le souffle de la liberté. Il est indispensable de créer une autorité supranationale dont le but ne consiste pas à supprimer les causes des conflits, mais à résoudre pacifiquement les controverses entre les nations. La maçonnerie se propose d’étudier ce nouvel organisme : la Société des Nations. Elle sera l’agent de propagande de cette conception de la paix et de la félicité universelle. Voici, Très Illustres Frères le travail ; mettons-nous à l’ouvrage. »

Le frère André Lebey, secrétaire du Conseil de l’Ordre du Grand Orient, présenta un projet de statuts de la Société des Nations en l’accompagnant d’un discours véhément:

« … La France en lutte pour l’abolition du militarisme…. Ça va plus loin que seulement ça! Elle ne s’arrêtera pas dans son apostolat. Elle revendique la « Société des Nations » qui devient le but même de la guerre, le préambule du traité de paix. Chacun pense qu’une paix, simple instrument diplomatique, serait incomplète si elle ne constituait pas une première ébauche de la Société des Nation… La Société des Nations réalisée par les démocraties s’entend… Du moment où seule la victoire pliera les peuples au sentiment de la justice qui leur demeure encore étranger, nous avons le devoir, Frères, de réveiller donc à notre passage les cœurs demeurés longtemps incertains dans l’attente. »

NOUVEL ORDRE MONDIAL ET NAZIS

Blavatsky aborde longuement le mythe de la terre creuse. Aujourd’hui encore, des ouvrages « ésotériques » peuplent l’intérieur de la Terre (l’Agharta et Shambhala) avec des « êtres très avancés ». Des gens qui disent avoir été contactés télépathiquement par des êtres qui vivraient sous nos pieds…

Elle mentionne le monde de l’Agharta dans Isis dévoilée et dans la Doctrine secrète. Et à Adyar subsisterait dans les archives de la Société Théosophique, une copie de la carte d’une ancienne galerie, donnée à Madame Blavatsky par un vieux Péruvien en 1850, alors qu’elle voyageait en Amérique du Sud.

Dans le volume 2 de « Isis Dévoilée », page 38 de l’édition française de 1990 des Éditions Adyar, elle écrit, après une description du sauvetage de manuscrits lors de l’un des incendies de la Bibliothèque d’Alexandrie :

« Et cependant il ne manque pas de traditions fort répandues de l’existence de certaines immenses galeries souterraines dans les environs de Ishmonia ».

La « cité pétrifiée », dans lesquelles sont conservés d’innombrables manuscrits et rouleaux. Aucun Arabe ne voudrait s’en approcher pour tout l’or du monde. A la nuit tombée, disent-ils, par les crevasses des ruines désolées, au plus profond des sables desséchés du désert, on voit des lumières courant d’une galerie à l’autre, portées par des mains qui n’ont rien d’humain. Les Afrites étudient la littérature des âges antédiluviens, suivant leurs croyances, et les Djins apprennent dans leurs rouleaux magiques les leçons du jour suivant. (Voir : Le mythe de l’Agartha)

Les objectifs de la Société théosophique est de promouvoir une religion mondiale, une université mondiale, un gouvernement mondial et la restauration des mystères…

Selon Nicholas Goodrick-Clarke, dans son ouvrage, Les racines occultiste du nazisme, Pardès, 1989, le premier livre de H.P. Blavatsky, Isis dévoilée (1877) était « moins l’exposé de sa nouvelle religion qu’une diatribe décousue contre la civilisation rationaliste et matérialiste de l’Occident moderne ». On perçoit sans peine sa nostalgie des religions anciennes face à l’agnosticisme et à la science du 19e siècle. Pour contrer cette tendance elle faisait appel à de nombreuses sources secondaires traitant de mythologie et de mystères religieux, de gnosticisme, d’hermétisme, d’ésotérisme des savants de la Renaissance, des Rosicruciens et d’autres fraternités secrètes.

Son deuxième livre, la « Doctrine Secrète » (1888) trahit aussi de nouveau sa tendance au plagiat. Selon certains auteurs tel W.E.Coleman et surtout S.B. Liljegren, H. P. Blavatsky fut grandement influencé par les romans de l’homme d’état et occultiste anglais, Lord Edward Bulwer-Lytton. Ces romans occultes traitent de la plupart des thèmes développés ultérieurement par Mme Blavatsky, (Voir « à Zanoni », « Les Derniers jours de Pompéi » et « The Coming Race » (1871) traitant de la force du vril ou de la force vitale.

Blavatsky enseignait que l’humanité sortait d’une série de races. La race actuelle, la 5° race était la race aryenne qui descendait tout droit de l’Atlantide… Pour elle, les sémites et les races du sud constituent des races dégénérées spirituellement. Ces idées seront reprises par l’allemand Lanz Von Liebensfeld, qui fondera l’Aryosophie, base du système Hitlérien conjugué avec la théorie du surhomme de l’allemand Nietzche.

Toute l’allemagne du reich n’était pas folle d’occultisme, il n’y avait pas que des messes noires ou du satanisme, Hitler était chrétien et les SS était pour beaucoup catholique. Mais derrière les sociétés secrètes contrôlaient le régime. Himmler était féru d’ésotérisme, a fait rechercher « le Chêne de Wotan » pendant très longtemps.

L’Ahnenerbe était l’institut consacré à la recherche archéologique et en anthropologie raciale, ainsi qu’à l’histoire culturelle de la race aryenne afin de prouver la validité des théories nazies sur la supériorité raciale des Aryens. Elle n’était pas une société secrète même si certains de ses fonctionnaires participaient à des activités ésotériques. Beaucoup de SS étaient des chrétiens ou des protestants, Hitler et ses collaborateurs ne sont jamais parvenus à remplacer les cultes par un retour au paganisme remodelé par les nazis pour le faire correspondre à leur idéologie. Une chose est sûre c’est que les nazis occultes du 3ème Reich, dont Adolf Hitler, ont utilisé ces travaux occultes.

Ce qui inspira nombre de nazis est que Madame Héléna Blavatsky croyait que l’humanité descend d’une série de « Races », citant la 5ème Race (sur 7), la race Aryenne. Elle pensait que les Aryens viennent tout droit d’Atlantis, et que les non-Aryens sont spirituellement et intellectuellement inférieurs aux Aryens, et qu’ils mouraient éventuellement. Elle croyait que les personnes Sémitiques sont des rejetons des Aryens qui étaient devenus « dégénérés spirituellement et parfait d’un point de vu matériel ». Guido von List (et plus tard Lanz von Liebenfels) prit plus tard quelques idées de Héléna Blavatsky, mixant son idéologie avec des idées nationalistes et fascistes; le système de pensé devint par la suite connu sous le nom de « ariosophie ».

LE MYSTICISME NAZI

Le mysticisme nazi (ou l’ésotérisme nazi) est une appellation qui sert à désigner de manière globale un ensemble de doctrines florissantes en Allemagne avant ou pendant le régime nazi et mêlant le pangermanisme et l’aryanisme à des doctrines ésotériques. Elles s’inspirent de théories développées en Allemagne à partir du début du XIXe siècle (Ariosophie, l’Armanisme, la Théozoologie, l’Armanen-Orden, l’Artgemeinschaft, etc…). Ce courant quasi-religieux consiste en fait en la combinaison du pangermanisme et racisme allemand avec l’occultisme, l’ésotérisme, et le paranormal et une philosophie de l’histoire qui est un messianisme sécularisé.

Le nazisme ne se veut pas seulement une idéologie politique, mais aussi une vision globale du monde.
Ses racines plongent en effet pour une bonne part sur un ensemble de mythes raciaux et occultistes (mythes du Nouvel âge, ou de l’âge du verseau) développés à la fin du xixe siècle et au début xxe siècle. Il permettra à Adolf Hitler d’attribuer une signification religieuse, celle d’un médiateur, d’un prophète ou d’un messie, à sa personnalité et à sa doctrine. L’établissement du lien entre ésotérisme et nazisme peut se faire sur plusieurs plans :

Celui de l’histoire, bien que ces aspects idéologiques aient longtemps été considérés comme secondaires par rapport aux aspects politiques du nazisme.

Celui de la religion et de l’histoire des mouvements religieux, en particulier pour savoir si le nazisme participe ou s’oppose au christianisme.

Celui des arts et de la littérature, dans la mesure où le mélange du nazisme et de l’ésotérisme ont une forte charge émotionnelle (fascination du mal, goût du mystère révélé, goût pour le paranormal) et un fort potentiel romanesque dont les thèmes sont empruntés couramment dans des œuvres de fiction ou des mouvements musicaux (Punk, Hard-Rock, Gothique).

Histoire

Le mysticisme nazi est un mouvement initiatique völkisch qui plonge ses racines tant dans les doctrines de la Société Thulé et de la Société théosophique que dans les idées d’Arthur de Gobineau. Guido von List et Jörg Lanz von Liebenfels en furent d’importantes figures précoces, et des événements signifiants après la Seconde Guerre mondiale furent la fondation de l’Artgemeinschaft par Jürgen Rieger et celle de l’Armanen-Orden en 1976 par Adolf Schleipfer. Daniel Gasman montre l’influence qu’exerça le monisme d’Ernst Haeckel sur le nazisme.

Selon certains, Hitler lui-même semble avoir porté un certain intérêt pour l’occultisme nazi. Pour d’autres, Hitler n’avait que mépris pour les occultistes et préférait l’activisme politique auprès des masses. Cependant, les théories occultistes vont directement et fortement influencer le cercle intérieur des idéologues nazis. En particulier, Heinrich Himmleret la SS, Alfred Rosenberg (le « philosophe » officiel du nazisme), Rudolf Hess (dauphin d’Hitler avant sa fuite de 1941), Richard Walther Darré (théoricien du nazisme rural), sont connus pour s’être intéressé au mysticisme et au paranormal.

L’hitlérisme ésotérique est centré sur les mythologies « païennes » (Nordique notamment) pré-chrétiennes supposément propres à des races données, et l’inclusion d’une figure mythifiée d’Adolf Hitler dans l’écheveau de ces mythologies. Le rôle joué par le mysticisme dans le développement du Nazisme et ses idéaux fut identifié par des étrangers au moins dès 1940, avec la publication des Occult Causes of the Present War (« Causes Occultes de la Guerre Actuelle ») de Lewis Spence. À ce propos, Spence identifia précisément un sous-courant païen dans le nazisme (qu’il imputait en grande partie à Alfred Rosenberg), certaines de ses autres conclusions – tel que la connexion du nazisme avec les Illuminati, et automatiquement l’assimilation du paganisme au « satanisme » – peuvent sembler moins crédibles…?

Croyances centrales

Des thèmes comme l’origine de la race aryenne, les Teutons en général, et les peuples germaniques en particulier, ainsi que la présumée supériorité des soi-disant Aryens sur les autres races, et ce que ces derniers prétendaient au sujet de leurs racines, sont autant de concepts clés. Diverses localisations, tel que l’Atlantide, Thulé, l’Hyperborée, Shambhala et d’autres sont suggérées comme le foyer de la société originelle des surhommes. Une autre croyance clé est que cette Herrenrasse (race supérieure) a été affaiblie par le métissage avec ce qu’ils voient comme des untermensch ou races inférieures.

Les racines occultistes du nazisme

Une floraison de théories et organisations mêlant occultisme et racisme germanique « aryen » ont préparé la voie au nazisme au début du xxe siècle. Les théories développées seront au cœur de l’idéologie nazie, en particulier chez Alfred Rosenberg (le « philosophe » du parti) et Himmler et la SS.

La mythique Société du Vril (fin xixe siècle)

Dans son livre « Monsieur Gurdjief », Louis Pauwels prétendit qu’une certaine Société du Vril (ou grande loge lumineuse) avait été fondée à Berlin à la fin xixe siècle par des rosicruciens, dont le général Karl Haushofer.

Néanmoins, Pauwels se dédit plus tard concernant plusieurs points de son livre. La Société du Vril s’inspirerait des idées de Louis Jacolliot (ésotérisme, indianisme, occultisme) et de Edward Bulwer-Lytton pour son ouvrage « La race qui nous supplantera » (1873), qui aurait été lu par Hitler. Le « Vril » serait l’énergie cachée en soi qui permet de devenir un surhomme.

La plupart des historiens avancent que la Société du Vril n’a pas existé, ou du moins qu’une telle société, si tant est qu’elle existât, n’eut pas d’impact sur le Nazisme : elle n’est en effet pas mentionnée dans la vaste biographie d’Hitler par Ian Kershaw ni dans celle faite par Alan Bullock, pas plus que dans la biographie d’Hermann Göring par Werner Maser ou dans le livre sur l’histoire de la Schutzstaffel (SS) par Heinz Hoehne.

L’armanisme de Guido List (1902)

L’armanisme est une théorie développée par le pangermaniste Guido List, dit « Guido von List » (1848-1919), écrivain occultiste (à partir de 1902) soutenu par les théosophes viennois, qui réalise pour la première fois la fusion de l’occultisme et de l’idéologie pangermaniste. Les théosophes apportent en particulier l’idée de la succession de 5 races dans l’histoire mondiale : races astrale, hyperboréenne (ayant vécu aux pôles et disparue), lémurienne (ayant vécu sur une île disparue dans l’Océan indien), atlante et aryenne.

Des traditions racontent qu’Helena Blavatsky, fondatrice de la théosophie en 1875, aurait été initiée en Gobi par l’élite sacerdotale cachée d’anciennes races (la SS enverra plus tard une mission à leur recherche en Gobi).

La théorie : L’armanisme postule que l’Allemagne antique était une civilisation supérieure dont la religion originelle, comprenant renaissance et déterminisme karmiques, s’exprimait sous deux formes : une forme exotérique (accessible à tous) qui était le wotanisme et une forme ésotérique (réservée à des initiés) qui était l’armanisme. Les « Armanen » étaient, dans cette théorie, un légendaire groupe de prêtres-rois de l’ancienne nation ario-germanique, adorateurs du dieu-soleil.

La romanisation et la christianisation de l’Allemagne (par Charlemagne en particulier) aurait obligé l’Armanisme à se cacher pour se perpétuer à travers des organisations (guildes, sainte-Vehme, templiers, rose-croix et franc-maçonnerie…), textes et légendes (Edda, Graal..), symboles architecturaux et héraldiques, etc…

List réclame donc en 1911 le retour à l’âge d’or traditionnel de l’Allemagne, soit la formation d’un empire germanique, racialement « pur » de religion armaniste.

D’après l’épisode de la série « Decoding the Past » intitulé « The Nazi Prophecies », de The History Channel, Guido von List est le fondateur de l’Ariosophie. Mais il semble qu’il s’agisse d’une confusion avec la théorie de Lanz.

Organisations et influences armanistes : Guido List fonde la « Société List » (1908) puis l’Ordre supérieur des Armanen (1911), qui se veut l’élite de la Société List. L’armanisme influencera des organisations politiques pangermanistes, en particulier : Le journal Hammer (1902), puis les Groupes de la renaissance germanique (1908), puis le Reichshammerbund (1912). Le Germanen Orden (1912), issue de la « Loge Wotan » d’un groupe Hammer et dirigé par Hermann Pohl.

Rudolf Glauer, dit Rudolf von Sebottendorf (1875-1945), aventurier passionné d’ésotérisme et d’astrologie, ayant notamment vécu en Orient, devient le chef du Germanen Orden en Bavière, qu’il transforme en 1918 en Société de Thulé (« Créée à Munich au tournant de l’année 1917, 1918, (la Société de Thulé) était l’incarnation du Germanen Orden fondé à Leipzig en 1912 afin de regrouper divers petits groupes et organisations antisémites » explique l’historien de référence du nazisme Ian Kershaw, in Hitler 1889-1936 : Hubris, Flammarion 1999, page 218).

C’est la Société de Thulé qui préside en 1919 à la formation du Parti ouvrier allemand DAP, le parti nazi. La société de Thulé sera la pépinière des futurs chefs du mouvement puis du régime nazi (Ian Kershaw cite Gottfried Feder, Dietrich Eckart, Karl Harrer, Hans Frank, Rudolf Hess, Alfred Rosenberg, mais pas Hitler lui-même).

Dietrich Eckart, qui a beaucoup influencé Hitler à ses débuts, est proche de l’éditeur Tarnhari, lui-même très influencé par Guido List. Sous le régime nazi, les organisations de Guido List seront cependant interdites (en 1942), probablement pour ne pas interférer avec le doctrine occultiste « officielle » de la SS.

Les historiens américains Jackson Spielvogel and David Redles, pourtant plutôt partisans d’accorder une place aux théories occultistes dans la formation du nazisme, « Qu’Hitler ait eu une relation directe et personnelle avec la Société Guido von List durant ses années à Vienne en 1907-1913 n’a pas été définitivement établi ».

L’ariosophie de Lanz-Liebenfels (1905)

L’ariosophie (ou théozoologie ou aryo-christianisme) est une théorie développée par Jörg Lanz-Liebenfels (dit « Jörg Lanz von Liebenfels ») (1874-1954), moine cistercien défroqué (en 1893) qui a quitté l’église (en 1899).

L’ariosophie constitue une fusion du christianisme et du racisme germanique. La théorie est publiée en 1905, dans le manifeste Theozoologie oder die Kunde von den Sodoms-Äfflingen und dem Götter-Elektron (« Théozoologie ou la Tradition des Singes Sodomites et des Electrons des Dieux »). Lanz appela d’abord sa doctrine théozoologie (insistant sur son caractère « scientifique ») et aryo-christianisme (sur son caractère religieux), avant d’opter dans les années 1920 pour le label d’ariosophie (connaissance ésotérique au sujet des Aryens), forgé en 1915, que la postérité retiendra.

Certains auteurs, en particulier le spécialiste Nicholas Goodrick-Clarke (en 1985), utilisent le terme « ariosophie » de manière assez générique pour décrire toutes les théories occulto-aryanistes, y compris l’armanisme de Guido List.

La théorie : L’ariosophie postule que la « race aryenne pure » descendrait d’entités divines interstellaires s’engendrant par l’électricité. Mais les aryens auraient « fauté » avec des singes, donnant naissance à des races humaines plus ou moins « pures » ayant perdu leurs pouvoirs originels (il s’agit d’une reprise raciste de l’histoire biblique de la chute originelle). Comme une grande partie de la propagande mystique nazie, le livre de Lanz-Lienbenfels s’appuie sur quelques images racoleuses dénonçant le viol de femmes blanches par des hommes ethniquement « inférieurs » et sexuellement actifs. Selon cette théorie, l’église catholique aurait ensuite trahi sa mission de rappeler la « gnose sexo-raciste » du Christ.

Le mythe du Graal est réinterprété comme la quête du sang pur des aryens. Lanz annonce la résurrection de la gnose sexo-raciste : les aryens retrouvant, par la sélection, leur « pureté » raciale et donc leur pouvoirs divins qui leur permettront d’établir un État aryen mondial (le « troisième âge »). Lanz prônait la castration massive des « singoïdes » et autres mâles « inférieurs ».

Organisations et influences de l’ariosophie : L’ariosophie s’est directement exprimé à travers :

La revue Ostara (1905-1913), qui connut un grand succès. Elle utilisait le symbole de la croix gammée.
L’ »Ordre du Nouveau Temple » ou « Ordre des Nouveaux Templiers » (1907-1942), qui aurait compté 300 membres dont Guido List et le musicien Strindberg. Il est dissous en 1942.
Le Lumen Club (Vienne, 1932-1942), qui sera une pépinière pour le parti nazi en Autriche jusqu’en 1938. Il est dissout en 1942.

Un groupe à Berlin parfois appelé Cercle Swastika. L’éditeur de Lanz, Herbert Reichstein, le transforme en institut (1925), puis Société Ariosophique (1926). En 1928, elle est rebaptisée Neue Kalandsgesellschaft ou NKG (Guido List utilisait le terme Kaland pour désigner une loge secrète) pour unir la Société aryosophique issue des idées de Lanz et les armanistes de List. Elle devient l’Ariosophische Kulturzentrale (1931). Elle ouvre une école ariosophique à Pressbaum (cours sur les runes, les biorythmes, le yoga et la Cabbale.

La Société aryosophique comptait parmi ses membres Schwartz-Bostunicht (anthroposophe proche de Rudolf Steiner, le chef de la théosophie-anthroposophie en Allemagne, puis proche d’Alfred Rosenberg, professeur et colonel SS), Wehrmann (astrologue, fondateur de la SA de Pforzheim).

Le psychologue autrichien catholique antinazi Wilfried Daim a mis en avant dès 1957 une influence de Lanz sur Hitler (Der Mann, der Hitler die Ideen gab, 1957). Daim affirme que Lanz a rencontré Hitler en juillet 1909 (sur la foi d’un témoignage de Lanz à Daim en 1951) et qu’il lisait (en 1910), la revue Ostara (revue) (sur la foi d’un témoignage de Josef Greiner, un ami d’Hitler à l’époque).

Lanz a affirmé plusieurs fois qu’Hitler était influencé par son mouvement. La bibliothèque personnelle de Hitler contenait un livre de Lanz et un livre portant la dédicace : « An Adolf Hitler, meinem lieben Armanenbruder. » Certains historiens de référence reprennent l’idée que Hitler lisait « Ostara », tel l’historien allemand Joachim Fest. D’autres historiens relativisent cependant l’influence de Lanz sur Hitler telle que mise en avant par Wilfried Daim : l’historien américain Richard Weikart (California State Univ) rapporte ainsi en 2001 la position de l’historienne autrichienne Brigitte Hamann (université de Vienne) : « L’approche de Hamann est de bon sens, admettant qu’Hitler est susceptible d’avoir lu la revue de Lanz Ostara, mais estimant que le racisme aryen de Hitler porte encore plus la marque de Guido von List ».

Le général Karl Haushofer (1869 -1946)

Le général Karl Haushofer a fondé et dirigé l’Institut de géopolitique de Munich. L’influence la plus sûre de Haushofer sur le nazisme est son amitié avec Rudolf Hess, qui fut son élève. Beaucoup de rumeurs ont couru à son égard. Selon certains, il aurait été un fanatique des idées du mage et métaphysicien russe Georges Gurdjieff. Il passe pour avoir étudié le bouddhisme zen et pour avoir été initié par des lamas tibétains.

Haushofer aurait prétendu avoir été en contact avec des Loges Tibétaines secrètes possédant le secret du “Surhomme”, une idée qui deviendra centrale dans la politique eugénique du parti Nazi.

Les historiens (l’historien allemand Hans-Adolf Jacobsen (université de Bonn) et le géopolitologue français Jean Klein) reconnaissent « les similitudes entre la pensée et l’action du géopoliticien de Munich et certaines démarches nazies » (dont la notion d’espace vital), ses liens avec Rudolf Hess et la tentative d’influer la politique extérieure nazie via son fils Albrecht Haushofer (professeur et éminence grise dans certaines négociations diplomatiques, exécuté par la Gestapo en 1945). En revanche, ils estiment qu’ »il n’eut aucune part à la rédaction de Mein Kampf » et que son influence fut limitée : il fut pour quelque chose dans l’alliance avec le Japon mais échoua dans ses vues d’alliance avec les États danubiens et anglo-saxons.

La Société de Thulé (1918-1925)

En 1915, Pohl fut rejoint par Rudolf Glauer. Glauer, aussi connu sous le nom de Rudolf von Sebottendorf, vint en Allemagne avec un passeport turc et était un adepte de la méditation soufie et de l’astrologie. Glauer est connu pour avoir été un admirateur du pangermaniste Guido von List et du farouchement antisémite Lanz von Liebenfels (admirateur de Emanuel Swedenborg et de Jakob Lorber).

Glauer était un homme riche (la source de cette fortune est inconnue) et il devint en 1918 le grand maître de la branche bavaroise du germanenorden (inspiré par l’armanisme de Guido List), qu’il transforma la même année en Société Thulé avec l’aval de Pohl.

Si un certain nombre des adeptes de la Société Thulé étaient des membres hauts placés du parti Nazi, Hitler lui-même n’en devint jamais membre. Toutefois, c’est un membre de la Société Thulé, le dentiste Dr. Friedrich Krohn, qui choisit le symbole du svastika pour le parti Nazi.

Il est probable que c’est de Dietrich Eckart que vint la plus significative influence de Thulé sur Hitler. Eckart était un riche patron de presse éditeur du journal « Auf gut Deutsch ». C’était un occultiste engagé et un membre du cercle intérieur de la Société Thulé. Il passe pour avoir appris à Hitler des techniques de suggestion et de persuasion (dont certaines possiblement de nature mystique). Fusse cette influence profonde, le livre Mein Kampf d’Hitler fut dédicacé à Eckart…

Les organisations de Gorsleben (années 1920)

Rudolf John Gorsleben (mort en 1930) était membre de la Société de Thulé, de la Société ariosophique (1928) et de l’Ordre du nouveau temple (Ordo novi templi). Il était aussi responsable du grand rival du parti nazi en Allemagne du sud, le Deutsch Völkiser S&T. Il promeut les idées d’aryo-christianisme. Rudolf John Gorselben va fonder : Le journal Liberté allemande (1920), auquel a participé l’anthropologue raciste Hans Friedrich Karl Günther.

La Société Edda ou Eddagesellschaft (1925) et son journal Hagal qui fait la promotion d’une religion arienne, de la mythologie païenne, de l’astrologie et de l’occultisme. Parmi les membres de la Société Edda se trouve l’épouse du général Ludendorff. La Société Edda est également proche du groupe occultiste de Karl Maria Wiligut (1866-1946), qui avait développé sa propre théorie occulto-raciste et influencera Himmler.

L’Irminisme de Wiligut

La « théorie » : Karl Maria Wiligut proclamait que la religion germanique de l’Irminisme, avait été révélée en 12 500 av. J.-C. pour adorer le dieu germanique « Krist ».
Le christianisme actuel n’aurait été qu’un vol de cette tradition germanique. L’Irminisme aurait été battu par une religion schismatique, le Wotanisme. L’église catholique, les juifs, la franc-maçonnerie n’auraient cessé à leur tour d’étouffer la tradition irministe.

Influence sur le nazisme : Karl Maria Wiligut aura une grande influence sur Himmler. Il sera responsable de la section d’Histoire ancienne de l’institut de recherche de la SS, le RuSHA (à ne pas confondre avec le RSHA).

Hitler et l’occultisme

L’avis des historiens

Si Adolf Hitler a globalement eu une attitude relativement prudente, voire distante, avec les théories occultistes, il allégua cependant avoir vécu un « éveil spirituel » sur le front pendant la Première Guerre mondiale, en particulier lorsqu’il fut temporairement rendu aveugle par une attaque ennemie au gaz.

L’historien américain Richard Weikart (California State university) synthétise en 2001 la position de plusieurs historiens de référence concernant l’attitude de Hitler face à l’occultisme.

L’idée d’un Hitler occultiste vient en partie des conversations prêtées à Hitler par Hermann Rauschning et publiés en 1939 (Hermann Rauschning, Hitler Speaks, London, 1939).
Les écrits de Rauschning ont été très critiqués par les historiens qui estiment impossible de démêler le faux du vrai.

La « SS »

Himmler et les rites « SS »

Le fondateur de l’hitlérisme ésotérique fut Heinrich Himmler, qui était fasciné plus que n’importe quel autre officiel du Troisième Reich (dont Hitler) par le racialisme Aryen (et pas seulement germanique) et par l’Odinisme germanique.

Himmler a prétendu s’être considéré lui-même comme le successeur spirituel ou même la réincarnation de Heinrich (ou Henri) Ier dit l’Oiseleur, duc de Saxe et roi germanique au xe siècle.
Il mit au point des rites SS en l’honneur du vieux roi et rapporta les ossements de ce dernier dans la crypte de la cathédrale de Quedlinburg. Himmler eut même ses quartiers personnels aménagés au château de Wewelsburg, décoré en l’honneur de celui-ci.

L’AHNENERBE

L’Ahnenerbe, branche d’études « scientifiques » des SS, aussi appelée par certains le Bureau occulte nazi, avait pour vocation l’étude et la conservation de l’héritage ancestral. Elle était originellement consacrée à la recherche de preuves de la supériorité de la race aryenne, mais fut aussi versée dans des pratiques occultes.

Fondée en 1935 par Himmler, les buts poursuivis par l’Ahnenerbe furent notamment la quête de lieux et d’objets mythiques comme l’Atlantide et le Graal (buts qui passent notamment pour la base de l’archéologie nazie dans les films d’Indiana Jones).

Beaucoup de temps et de ressources furent consacrés à la recherche ou à la création d’un paradigme “historique”, “culturel” et “scientifique” qui, populairement accepté, ancrerait les idées à propos de la race aryenne “supérieure” dans la société allemande de l’époque. Des organisations mystiques telles que la Société Thulé, Schwarze Sonne, et d’autres furent créées, reliées à l’élite SS, et adoptant des rites, des initiations et des croyances spécifiques.

Des expéditions au Tibet, au Népal, en Grèce, en Arctique, et en Nouvelle-Souabe (Antarctique) furent organisées à la recherche de la mythique nation “aryenne” d’Hyperborée, dont la capitale, « Ultima Thule », avait supposément été érigée par les ancêtres extraterrestres des “races aryennes” en provenance du système solaire d’Aldébaran, selon le controversé livre jaune nº5.

En 1938, une expédition fut envoyée au Tibet sous la houlette de Ernst Schäfer, en quête du foyer originel de la race aryenne, selon un documentaire de la chaîne télévisée National Geographic. À cette fin, l’anthropologue Bruno Beger fit des moulages de visages et effectua des mesures de crâne et de nez.

De pareilles expéditions furent organisées à la recherche d’objets semi-mythiques censés conférer la puissance ou des pouvoirs spéciaux à leur détenteur, comme le Graal et la Sainte Lance.

Alfred Rosenberg et la tentation d’une religion païenne

Le principal théoricien nazi se situant dans une ligne mystique est le philosophe Alfred Rosenberg. Selon l’historien Lionel Richard, « il prône la constitution d’une religion nouvelle articulée sur une identité collective allemande finalement refondée artificiellement, appuyée sur la « pureté naturelle du sang » et sur une « renaissance germanico-nordique. » »

Selon Lionel Richard, « Sous le Troisième Reich, à l’instigation de Rosenberg et d’autres dirigeants, comme le ministre de l’agriculture Walter Darré ou le chef SS Heinrich Himmler, les nazis se sont essayés à cette « religion nouvelle ». »

Elle s’est notamment exprimée à travers un calendrier de cérémonies (prise du pouvoir le 30 janvier, mémorial des Héros en mars, anniversaire du chef et « communion » ou « confirmation » des jeunesses hitlériennes le 20 avril, fête du Travail le premier mai, solstice d’été le 21 juin, fête des moissons en octobre, commémoration des « martyrs » du putsch de 1923, solstice d’hiver à Noël), tonalité prophétiques de discours de Hitler, diffusion de la photo du Fürher et de Mein Kampf aux nouveaux mariés, salut Heil Hitler.

Cependant Hitler lui-même ne se serait jamais déclaré lui-même publiquement en faveur de ce culte, « trop préoccupé de ne pas liguer contre lui l’ensemble des chrétiens. » selon l’historien Lionel Richard. Et Lionel Richard d’estimer que, au total, le néopaganisme n’a joué qu’un rôle marginal au sein du régime nazi.

Dans le nazisme, Adolf Hitler est quelquefois comparé au Christ, ou vénéré comme un sauveur messianique envoyé par Dieu. Une des prières récitées dans les orphelinats du Troisième Reich : Führer, mein Führer, von Gott mir gegeben, beschütz und erhalte noch lange mein Leben. Du hast Deutschland errettet aus tiefster Not, Dir verdank ich mein täglich Brot. Führer, mein Führer, mein Glaube, mein Licht. Führer mein Führer, verlasse mich nicht.

Ce qui se traduit approximativement par : Guide, mon Guide, qui m’est donné par Dieu, protège moi et maintiens ma vie pour longtemps, Tu as sauvé l’Allemagne de la plus profonde misère, à toi je dois mon pain quotidien, Guide, mon Guide, ma Foi, ma Lumière, Guide, mon Guide, ne m’abandonne pas.

La répression des sociétés occultistes par les nazis

L’attitude du régime nazi présente quelques ambiguïtés dans ses relations avec les théories occulto-aryennes, tolérées chez certains (Himmler et la SS) et non chez d’autres.

Le cas Artur Dinter (1927)

En 1927, Hitler révoqua de sa fonction au sein du parti nazi le Gauleiter de Thuringe, Artur Dinter, parce que ce dernier voulait trop ériger en religion la pureté raciale aryenne. En 1928, Dinter fut finalement chassé du parti lorsqu’il s’opposa publiquement à Hitler au sujet de cette décision.)

Suppression de sociétés occultistes (1942)

Le parti Nazi découragea activement certaines sociétés secrètes ésotériques, voire interna et parfois exécuta un certain nombre de mystiques de haut rang en Europe – franc-maçons et rosicruciens surtout.

Hitler voudra plus tard rejeter et tourner ouvertement en ridicule nombre de mystiques allemands, en particulier les adeptes de la franc-maçonnerie, de la théosophie et de l’anthroposophie.)

MYSTICISME ET NAZISME APRÈS 1945

L’hitlérisme ésotérique est un courant voulant faire d’Hitler et du nazisme une religion et non un simple courant politique. Il tirerait son origine du mysticisme développé par Himmler et la SS…

Savitri Devi

Avec la chute du Troisième Reich, l’hitlérisme ésotérique considéra que Hitler, mort à la fin de la guerre, devait maintenant être déifié.

Savitri Devi fut la première défenseure de l’hitlérisme ésotérique d’après-guerre (voir son Hitlerian Esotericism and the Tradition, « l’Ésotérisme Hitlérien et la Tradition »), et relia l’idéologie aryenne d’Hitler de celle des indépendantistes de l’Inde (en particulier des Hindous) tels que Subhash Chandra Bose. Pour elle, le svastika était un symbole particulièrement important, dans la mesure où il représentait l’unité aryenne entre les Hindous et les Germains (et également la bonne fortune pour les Tibétains).

Devi intégra le nazisme dans un élargissement de la vision cyclique Hindoue de l’histoire, en présentant Hitler comme un avatar de Vishnu (Balarama) et l’« Homme contre le Temps », poursuivant le projet utopique de ramener son peuple aryen à une ère primordiale plus parfaite, et ayant également les moyens pratiques de combattre les forces destructives faisant obstacle à la réalisation de ce but – une combinaison des meilleurs traits d’Akhénaton (visionnaire mais infructueux) et de Genghis Khan (déterminé mais égoïste).

Miguel Serrano

La figure majeure suivante de l’hitlérisme ésotérique est Miguel Serrano, un diplomate chilien. Il écrivit The Golden Ribbon–Esoteric Hitlerism (“Le Ruban doré—Ésotérisme hitlérien”) et Adolf Hitler, the Last Avatar (“Adolf Hitler, le Dernier Avatar”).

Il croyait qu’Hitler se trouvait à Shambhala, un centre souterrain en Antarctique (jadis localisé au pôle Nord puis au Tibet), où il était en contact avec les dieux Hyperboréens et d’où il ressurgirait un jour à la tête d’une flotte d’OVNIs pour mener les forces de la lumière (les Hyperboréens, parfois associés au Vril) contre les forces des ténèbres (incluant inévitablement, pour Serrano, les Juifs) dans une ultime bataille, avant d’inaugurer un Quatrième Reich.

Il lia également les Aryens et leur dieux Hyperboréens au Soleil et les Alliés et les Juifs à la Lune, et réserva aussi dans son idéologie une certaine place aux SS, qui, de par leur volonté de recréer l’ancienne race des hommes-dieux Aryens, lui semblaient alors d’une haute morale et justifiés en dépit de l’apparente cruauté de leurs actes.

Aspect politique : le mysticisme dans le néo-nazisme

Le néonazisme moderne a des liens avec l’Ásatrú, autant qu’avec le National Socialist Black Metal. Des influences mystiques apparaissent souvent dans la musique nazie moderne, en particulier à travers des références aux artefacts comme la Sainte Lance.

D’autre part, des groupes et organisations néopaïennes du nord de l’Europe ont clairement déclaré que d’éventuels liens de l’Ásatrú avec le Néonazisme ne doivent certainement pas être considérés comme une caractéristique de leurs adhérents. Des organisations telles que les Theods, l’Ásatrúarfélagið, et le Viðartrúar sont connues pour leur refus formel d’une telle étiquette.

Mysticisme nazi et pseudoscience moderne

Les écrits de Miguel Serrano, Julius Evola, Savitri Devi, et d’autres partisans du Mysticisme Nazi ont servi de base pour nombre de travaux tardifs reliant la race aryenne supposée supérieure et différents scénarios d’exfiltration de Nazis avec de fréquentes théories du complot au sujet des humanoïdes reptiliens, des civilisations de la Terre Creuse, ainsi que du nouvel ordre mondial et ses gouvernements de l’ombre.

Dans son livre « Arktos: The Polar Myth in Science, Symbolism, and Nazi Survival » (« Arktos : le Mythe Polaire en Science, le Symbolisme et la Survivance Nazie »), Joscelyn Godwin, par ailleurs spécialiste de Hypnerotomachia Poliphili, avance des théories pseudo-scientifiques au sujet d’une survivance Nazie en Antarctique. Arktos est notable pour son approche érudite et son examen de nombreuses sources actuellement introuvables ailleurs qu’en traduction anglaise.

D’autres auteurs, dont Nicholas Goodrick-Clarke, se sont également penchés sur les prétendus compagnons reptiliens d’Hitler en Antarctique (lesquels sont parfois vus comme étant des Hyperboréens) autant que sur les liens entre le mysticisme nazi et l’énergie Vril, les civilisations cachées de Shambhala et de l’Agartha, et de supposées bases d’OVNIs souterraines.

Extraits de : « ÉMERGENCE DE L’OCCULTISME : UN NOUVEL ORDRE SPIRITUEL »


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